Agriculteur/Agricultrice.

Identification

Nom propre de l'élément
Agriculteur/Agricultrice.
Autres dénominations
Agricultor, pagès, camperol, hortolà (catalan).
Type d'élément
Agriculture, Irrigation, Terre non irriguée
Groupe et/ou communauté
Les potagers abondaient dans le Pla de San Jordi, car la région était basée sur l'agriculture et l'élevage. Les agriculteurs étaient à la fois dans les villages: Sant Jordi, s’Aranjassa, sa Casa Blanca... et dans leurs potagers qui étaient disséminés dans toute la région. Il s’agissait, pour la plupart de petites exploitations agricoles. Par exemple, autour de la route de Son Fangos, il y avait une soixantaine de potagers.
L'assèchement du Prat, au milieu du XIXe siècle, avait pour objectif de transformer le Pla en une zone de terres cultivables de grande qualité. Mais il faut dire qu'il existait déjà une culture potagère, située dans l’Horta Baixa, à proximité de Palma, qui contrastait avec la dénommée Horta Alta qui englobait la zone de Son Sardina, Sa Indioteria et Sant Bernat.
Langue d'expression / variant dialectale
Catalan/ majorquin
Code
IPCIM-1-002
Brève description
Le travail de l'agriculteur est l'art de cultiver des jardins potagers : principalement des légumes, des légumineuses et des fruits.

Emplacement

Emplacement
Mallorca, Palma, Pla de Sant Jordi
Description de l'emplacement / espace
La Horta de Llevant regroupait deux zones particulièrement définies, à la fois physiquement et humainement : l’Horta de Baix et le Pla de Sant Jordi. De nouvelles terres agricoles sont apparues suite à l’assèchement du Prat, et s'étendaient de la côte vers Molinar et la route de Manacor; une extension que le Camino Hondo, en direction de Llucmajor, divisait en deux parties. L’Horta de Baix se caractérisait par une agriculture traditionnelle, tandis que le Pla incluait une culture intensive moderne. Mais dans la région, il y avait aussi, entre autres, l’Hort de Ca ou l’Hort de se Cairo, qui céda ses champs à l’usine de gaz et d’électricité d’es Molinar.
Géoréférencement

Datation

Date de réalisation
Toute l’année.
Périodicité
Description de la date de réalisation / périodicité
La Horta de Llevant regroupait deux zones particulièrement définies, à la fois physiquement et humainement : l’Horta de Baix et le Pla de Sant Jordi. De nouvelles terres agricoles sont apparues suite à l’assèchement du Prat, et s'étendaient de la côte vers Molinar et la route de Manacor; une extension que le Camino Hondo, en direction de Llucmajor, divisait en deux parties. L’Horta de Baix se caractérisait par une agriculture traditionnelle, tandis que le Pla incluait une culture intensive moderne. Mais dans la région, il y avait aussi, entre autres, l’Hort de Ca ou l’Hort de se Cairo, qui céda ses champs à l’usine de gaz et d’électricité d’es Molinar.

Description

Description générale
La vie du paysan du Pla de Sant Jordi ne diffère pas beaucoup de la vie des agriculteurs de Majorque. Il travaillait du lever au coucher du soleil, et selon la saison, il effectuait des tâches différentes.
Rosselló Verger a constaté qu'une famille d’agriculteurs se levait vers cinq heures du matin, en été, et consacrait la première heure à traire les vaches, ainsi qu'à les nourrir (travail qui était souvent effectué par un salarié : le vacher). L'heure suivante était consacrée à l'arrosage et au désherbage, puis ils prenaient une collation, labouraient et amendaient les terres. Avant le déjeuner et la sieste, ils récoltaient les légumes. Ensuite, il fallait traire à nouveau les vaches afin de faucher la luzerne le soir. Avant le dîner, ils passaient en revue le travail effectué ou ils préparaient le chargement du lendemain (charge équivalente à 125 Kg.), c'est-à-dire les fruits et légumes à emmener le lendemain au marché pour être vendus. Puis ils allaient se coucher tout de suite après la veillée.
En hiver, la famille d’agriculteurs dormait davantage et se levait vers sept heures du matin, et avant une longue collation, les vaches étaient traites et les animaux de l’étable étaient nourris. Ensuite ils labouraient et préparaient les semis ou semaient. Puis ils ramassaient et coupaient du bois, mangeaient à midi et sans perdre une minute, ils retournaient à l’étable pour traire, nettoyer et donner à manger aux animaux. L’après-midi, ils fauchaient la luzerne et le fourrage. Ils donnaient ensuite à manger aux animaux, puis ils allaient dîner et allaient se coucher après une courte veillée.
Les personnes interrogées différencient les tâches effectuées par les hommes, beaucoup plus physiques, que celle réalisées par les femmes. Alors que les femmes, en règle générale, arrosaient ou nourrissaient les animaux, les hommes labouraient et fauchaient.
L’agriculteur travaillait avec différentes cultures, dont :

Culture sèche
Arboriculture: figuier, amandier, olivier, caroubier et mûrier. 
L'olivier était très répandu il y a plusieurs siècles au Pla, tout comme la vigne, mais au milieu du XXe siècle, il ne restait plus que des cultures résiduelles ou qui avaient déjà disparu.
Herbacés: l'assèchement du Pla a conduit à l'essor des céréales (l'une des principales raisons du projet), mais la culture du blé a été reléguée à la consommation domestique au cours du XXe siècle. L'orge et l'avoine étaient coupées vertes pour le pâturage. 
Dans les terres non irriguées, la pratique de la rotation des cultures était courante : céréales, fourrage et légumineuses.

Culture irriguée
Arboriculture: arbres fruitiers: pommiers, poiriers, cerisiers, orangers, citronniers, abricotiers... plantés autour des lavoirs pour la consommation domestique. Les arbres fruitiers, selon la mémoire orale, étaient généralement cultivés pour être consommés par les paysans.
Horticulture: Dès le milieu du XIXe siècle, une grande variété de légumes était déjà cultivée, aussi bien des légumes d'hiver : plusieurs variétés de choux, choux-fleurs, patates douces, bettes, épinards, radis ... ainsi que des légumes d'été : aubergines, poivrons, tomates en grappe et tomates prunes...
Vers 1880, la patate douce rouge est introduite. Elle est ensuite remplacée par la patate douce jaune. Pendant la période 1917-1918, le Pla est recouvert de potagers et de pâturages en raison de l'introduction de races bovines étrangères, comme la Frisonne, beaucoup plus laitière que l'ancienne race majorquine.
Autrefois, il y avait des tomates en grappe et des tomates à manger en salade. La tomate à salade était une petite tomate ridée, très semblable à la tomate prune ou poire, qui n’a rien à voir avec la grosse tomate lisse d'aujourd'hui. La plupart des tomates étaient plantées dans le sol, et c'est plus tard qu’elles ont été suspendues. 
Les laitues étaient plantées en tables (appelées aussi carrés de laitues. Il s’agit d’une portion de terrain quadrangulaire séparée par des billons ou des sillons) d’un destre (équivalent à 4,214 mètres), qui en avait douze ou quinze douzaines. Les poivrons, cultivés avec le même système, donnaient environ 20 kilos et les aubergines environ 30. Ils récoltaient environ 40-50 choux. C'était l'une des cultures les plus courantes du Pla à raison de trois ou quatre récoltes.
Il y avait également le tap de cortí (piment), qui a stimulé la production de paprika avec plusieurs usines dans la région, comme l’usine Ramis, Fiol i Clar ou l’Estaca, qui en 1958 produisaient environ 1.500 tonnes, et que la forte demande de l'industrie de la charcuterie a favorisé. Les femmes et les enfants étaient chargés de “détacher” le piment de la tige. Cette industrie a décliné dans les années 70, en raison de l'importation du piment de Murcie. Dans de nombreuses maisons, où une partie de la terre était consacrée à cette variété, le tap de cortí (piment) était attaché sur un fil pour sécher, puis il était broyé. La mémoire orale distingue deux types de tap de cortí (piment doux) : le doux qui est arrondi et qui mesure environ 8-10 cm ; et les piquants, qui sont des piments cerises.
Les cultures de tap de cortí (piment) ainsi que les légumes étaient irriguées à l’aide de parades. La parada était une portion de terre plate consacrée à la culture des légumes ou des légumineuses, séparée des autres par un sillon ou un billon. Dire “a parades” signifiait faire de longs sillons en forme de cercle pour que l’eau irrigue toutes les terres cultivées. La forme en U fait en sorte que l’eau s’arrête pour que les plantes soient mieux irriguées. La distribution de la parada se faisait à la charrue et avant le semis. L'eau d'irrigation était extraite du sous-sol à l’aide d'un engin, une roue hydraulique, un moulin ou une motopompe. L'eau était stockée dans un bassin, puis distribuée dans les champs à travers des canaux d’irrigation, des chaussées après avoir ouvert un robinet... Chaque portion de terrain avait sa petite porte, reliée à la chaussée, avec un couvercle qui était soulevé pour distribuer l'eau. Une culture était arrosée une ou deux fois par semaine, jusqu'à ce que la plante soit bien enracinée. Une fois enracinée, l’humidité parvenait jusqu’aux racines et cela n’était plus indispensable. 
Le semis de patates douces a besoin d'un sol bien amendé : il faut mettre une couche épaisse de fumier, deux ou trois doigts de terre, la patate douce et recouvrir de terre. Les yeux des patates douces sortent en quatre semaines, ils sont ensuite coupés et plantés. Chaque patate douce fait trois ou quatre fois des yeux. Avant de planter les yeux, on étendait de l'engrais en poudre, puis on les arrosait. L’engrais, fabriqué à partir de poisson, était acheté aux coopératives.
Pour la pomme de terre, on obtenait six ou sept graines lors du premier semis. La récolte suivante représentait trois fois les semailles.
Pour les légumes, en règle générale, on faisait un plan près du bassin pour avoir l’eau à portée de main. Des carrés étaient fabriqués avec du grès, dans lesquels du fumier était entendu, recouvert de terre de qualité, où étaient plantées les graines qui étaient ensuite recouvertes de feuilles des asphodèles qui avaient été coupés dans la garrigue. Ils utilisaient également de la toile de sac pour recouvrir les graines, mais les feuilles des asphodèles étaient préférables. En effet, en séchant, elles permettaient de contrôler la croissance des plants. Il était également courant de couvrir les plants la nuit pour éviter que le gel ne brûle les plantes; à cette fin, ils utilisaient des sacs ou des feuilles de verre. 
Des sillons étaient réalisés pour planter les légumes. La longueur du sillon était déterminée par le terrain et les zones de culture. Deux semaines après le semis, il était courant d'utiliser la charrue à trois rangs et de labourer d'une plante à l'autre, en soulevant l'herbe (la plante restait au milieu). 
Les ravageurs des cultures les plus courants au Pla de Sant Jordi étaient le “rosquilla negra”: c'est un ravageur très polyphage qui affecte une grande variété de plantes et le doryphore de la pomme de terre. Pour les ravageurs, des conservateurs étaient utilisés en guise d'engrais, ce qui retardait l'infection. Le soufre était appliqué pour prévenir les maladies des plantes.
Il était également d'usage de faire des fourmilières pour faire exploser les œufs  d'insectes afin qu'il n'y ait pas de chenilles, de sauterelles... La fourmilière était fabriquée à base d'étoupe, d'olivier sauvage et de pin, puis brûlée, et des mottes de terre étaient lancées pour faire éclater les œufs. Cela était effectué après avoir passé la charrue. On l'étalait sur le sol, on passait la “poutre” et on distribuait la cendre avec des cabas, à la main. 
La luzerne était également une des cultures les plus importantes. La luzerne est une plante légumineuse utilisée comme fourrage pour les chevaux, les bovins et les moutons. Le Pla de Sant Jordi s’est spécialisé dans cette culture en raison de la salinisation progressive de l'eau. C'est une culture qui s'adapte à tous les types de terrain. Elle a également été promue grâce à la spécialisation de l'élevage autour de l'industrie laitière et de l'élevage de chevaux. Certains agriculteurs se consacraient exclusivement à ce fourrage pour le rendement économique élevé qu'ils obtenaient. D'après la mémoire orale, les vaches ne mangeaient pas de tourteau. Elles étaient nourries à base de verdure, d'avoine, d'herbe, de céréales ou de luzerne. On fabriquait ce qu'on appelait la “pallada”, qui consistait à faire tremper la paille, à laquelle on ajoutait et mélangeait de la farine d'orge.
Les plants de luzerne étaient préparés sur des billons ou ados, et des sillons étaient tracés. Il s’agit de sillons effectués tous les six pas, dans le champ à semer ou à labourer. Ils guidaient l’agriculteur pour semer ou labourer. Le travail le plus difficile était de labourer et de retourner la terre. Il était possible d’utiliser des conxes (cultivateur) ou une charrue avec une pelle ; puis la terre était aplatie avec la “poutre”, afin que l’eau se dirige toujours vers le bas.
La luzerne peut être semée en février ou en septembre. Il faut d’abord étendre le fumier (fumier de bœuf et de cheval mélangés), environ quatre empans. Comme pour les autres cultures, de nombreux agriculteurs affirmaient avoir des vaches pour obtenir du fumier qu’ils mélangeaient à la paille et qu’ils épandaient. L’agriculteur comptait sur le fumier produit par son troupeau, même s’il y avait des producteurs du fumier qui apportaient du fumier depuis Palma. Outre le fumier d’origine animal, l’agriculteur ajoutait les légumes pourris qu’il n’avait pas pu vendre. Le fumier devait être enterré pour ne pas sécher et perdre ses propriétés. Pour l'introduire dans le sol, on utilisait une charrue à roue tirée par un ou deux chevaux, puis la masse. D'après la mémoire orale, ils utilisaient également des algues. Il était fréquent que le fermier se rende en charrette sur la côte pour en ramasser. 
Une fois la terre fertilisée et préparée, le cultivateur consultait les prévisions et préparait les semis en vue du quartier de la nouvelle lune, en tenant compte des éventuelles précipitations; En effet, si les graines étaient semées lors du quartier décroissant, la luzerne ressemblait à une aiguille avec trois petites feuilles qui devenaient blanches et mouraient. Les sillons étaient profonds. Il fallait empêcher certains insectes comme les fourmis de distribuer les graines le long des chemins. 
La graine de luzerne est aussi petite qu'une puce et elle était semée à la volée. L’agriculteur accrochait un panier rempli de graines autour de son cou et les dispersait à la main pendant qu'il marchait. Les graines utilisées provenaient d'un vieux semis, d'un vieux buisson de sept ou dix ans qui avait entre vingt et trente yeux. On les secouait pour faire fuir les insectes. Les graines obtenues étaient directement semées dans le champ. Il était également fréquent d’utiliser un “salva granos” (sorte de protection) contre les rats, les coléoptères et un ver dénommé “gramanera”. En outre, la graine de luzerne pouvait être conservée pendant six mois ou un an. Les graines étaient également plantées en pot et arrosées régulièrement. Une fois qu’elles avaient atteint un ou deux empans, elles étaient placées sous lit où elles devenaient blanches après avoir germées et prêtes à être consommées.
S'il pleuvait, la luzerne n’était pas arrosée et, en l’absence de pluie, elles étaient arrosées à l’aide des canaux d’irrigation, tous les huit jours. Ces canaux transportaient l’eau depuis le bassin et la pale permettait d’ajuster la quantité d’eau nécessaire. Pour arrêter l'eau, ils faisaient une petite butte de façon à ce que l’eau s’écoule et irrigue par inondation. À cette époque, le moulin était fréquemment utilisé, jour et nuit. De plus, le bassin avait des ouvertures sur la partie supérieure par lesquelles l'eau débordait et allait directement aux arrêts adjacents. Tandis que si les champs se trouvaient plus loin, l’eau était canalisée à l’aide de canaux d’irrigation.
La luzerne cultivée pouvait être endommagée par des maladies infectieuses. La souche était recouverte de nerpruns. Au mois de juin, pour éviter cela, ils étaient recouverts d’engrais. Ce n'était pas un engrais granulé, mais sous forme de farine. Ils mettaient aussi beaucoup de sulfate de fer pour tuer les escargots et les vers. Les autres ennemis de la luzerne étaient le “papalló”, qui est le ver du blé, et le “pollet”.
La luzerne était récoltée fréquemment. Le premier semis était fauché au bout de deux ou trois mois et il n’était pas nécessaire de couper à ras. Puis, à partir de l'été, elle était fauchée toutes les trois lunes (21 jours).
Un semis durait cinq ou six ans, et il suffisait d’arroser et de faucher. En hiver, la luzerne ne poussait pas, se reposait et à la mi-février, avec le soleil, elle commençait à sortir. S'il pleuvait quand la luzerne était fauchée, elle pourrissait et les chevaux n’en voulaient pas.
Les hommes fauchaient avec des faux, puis plus tarde avec des machines (faucheuses). Les agriculteurs faisaient des gerbes et les attachaient. Tout le monde participait à la moisson et à fabriquer les gerbes. Ils chargeaient également les gerbes sur de longs chariots. La luzerne était fauchée, séchée et étalée. Puis les agriculteurs faisaient des rangées qu’ils retournaient à l’aide d’une tige afin de faire les gerbes, bien qu'elles soient souvent vertes. Pour obtenir 10 kilos de luzerne sèche, il fallait 30 à 40 kilos de luzerne verte. Selon les paysans, la luzerne sèche donne plus de force à l'animal que la luzerne verte. Les vaches mangeaient tout, mais les chevaux qui travaillaient, qui labouraient, mangeaient de préférence de la luzerne sèche. Ils étaient également nourris avec de la paille et des fèves.
En règle générale, le travail de récolte de la luzerne était confié à des équipes constituées temporairement (journaliers).
Les autres cultures fourragères étaient le sorgho et le maïs.
Parmi les cultures les plus inhabituelles du XXe siècle, il y a le riz, qui n'a pas pris racine, bien que les conditions du Prat aient été jugées favorables; le chanvre, qui n'était déjà plus cultivé au début du XXe siècle; et le coton, introduit vers 1888, mais qui n'a pas prospéré en tant que culture extensive. La floriculture s'est développée au milieu du XXe siècle.
Histoire et transformations de l'élément
Depuis toujours, le Pla de Sant Jordi est associé à l'agriculture, qu'il s'agisse de culture sèche ou de culture irriguée. Avant l'assèchement du Prat, bourbier qui se trouvait au centre du Pla, il y avait déjà un ensemble de hangars et de biens. Il convient de mentionner l'existence de l’Horta Baixa, qui a rassemblé l'expérience des agriculteurs dans une région favorisée par la qualité de la terre et de l'eau extraite du sous-sol au moyen de roues hydrauliques ; un verger traversé par les torrents de Bàrbara et Gros. Ainsi, l’Horta de Llevant de Palma était composée de deux zones: la susmentionnée Horta Baixa, à l’agriculture traditionnelle et le Pla de Sant Jordi, récupéré avec l'assèchement et consacré à la culture intensive moderne.
Les pins, les chênes verts et les lentisques abondaient au Pla de Sant Jordi, ainsi que les oliviers sauvages, le romarin, le genévrier, les peupliers et les joncs. 
L'assèchement du Pla au milieu du XIXe siècle, avec l'assèchement de la zone humide et la suppression des zones forestières, a favorisé l'extension de l'agriculture. Il faut dire que l'assèchement du marais insalubre entouré de broussailles et de pinèdes, dénommé Prat, a changé à la fois la conception du paysage de la région, ainsi que son rôle socio-économique. Le processus de morcellement des biens, c'est-à-dire le passage des latifundia aux minifundia, a bénéficié de l’assèchement, même si cette opération avait déjà commencé auparavant. Per exemple, en 1806, une partie de la propriété de Son Ferrer avait été mise en vente sous forme de parcelles. 
Certains spécialistes évoquent l'existence d'une lagune dans l'Antiquité, ce qui semble être confirmé par les nombreux vestiges préhistoriques de la région et par l'incursion catalano-pisane du XIIe siècle, lorsque le Pla était connu sous le nom Pla de Catí, Ramora ou Forenna. Après la conquête catalano-aragonaise de 1229-1230, la région, en raison de son caractère improductif, était composée de grands domaines et de quelques fermes consacrées à l'élevage : Son Mir, Son Gual, Son Sunyer, Son Santjoan, Xorrigo, s’Aranjassa... Au XIVe siècle, un projet d'assèchement promu par les Jurés (conseil municipal) avait déjà été étudié, mais il semble qu'il n'ait pas été réalisé. Au XVIe siècle, l'historien Joan Binimelis fait référence aux gaz nauséabonds qui étaient dégagés par les lagunes du Prat. En 1770, un projet d’assèchement  promu par les députés du Comú et du Síndic personer (une sorte de médiateur du peuple) indique ce qui suit : “ On remarque des vestiges d’un grand fossé ainsi que des sillons par lequel l’eau s’écoulait certainement et qui semble démontrer l’existence de terres agricoles ; et même si ces ouvrages déjà détériorés ne suffisent pas aujourd'hui à drainer les eaux; en effet, le fossé  ne rejoint pas la mer, mais les étangs (...)”, ils témoignent de la tentative d’assainissement de cette zone. Mais au XVIIIe siècle, le Prat était toujours une plaine marécageuse que les gens éclairés de Majorque envisageaient d’assainir. L'idée était soit de la transformer en une lagune semblable à celle d'Alcudia, soit d'assainir les terres, ce qui signifiait également une amélioration de la santé publique, ainsi que de promouvoir la culture du blé pour pallier à la pénurie et à la dépendance du commerce extérieur des céréales. C'est ce que reflète le projet de 1770 mentionné plus haut, qui stipule ce qui suit: “ Il est tout aussi notoire le bénéfice qui en résulterait pour l'approvisionnement public si cette terre était transformée en terrain cultivé, en faisant circuler les eaux qui causent cette infection” (BSAL 1924: 137). Mais le projet semble avoir été abandonné en raison de la difficulté technique et du coût économique élevé qu'il impliquait. 
Ce rapport sur l’assèchement parvient à la Societat Econòmica d’Amics del País (Société économique des amis du pays) qui, suite à l'inondation de 1814, avec d'importantes pertes humaines, a réalisé les premiers travaux d’assainissement dirigés par le lieutenant-colonel Pedro Rodríguez. L'activation des plans d’assèchement pour augmenter l'agriculture, en particulier les céréales, la préservation de la santé publique et la recherche d'une amélioration économique pour la région, ont conduit à la formation d'une Commission en 1818 dans le but d’assécher le Prat. Il était difficile de convaincre la population locale de la viabilité du projet et il semble que Rodríguez n'ait pas eu le dynamisme suffisant pour mener à bien l'ensemble du projet, paralysé par la peste de 1820-21. Le projet est ensuite repris par Joan Sorà (1788-1855), en tant que nouveau directeur, qui a recours aux prisonniers pour faire les travaux. Les prisonniers étaient souvent atteints de paludisme. En effet, selon Lluis Pou, professeur d'agriculture à l'Institut des Baléares, le Pla de Sant Jordi était un paysage recouvert d'eau stagnante et putride qui affectait irrémédiablement les personnes qui y vivaient ; un terrain propice à la prolifération de la malaria (une maladie qui était connue sous le nom de “ses febres”).
L'ingénieur néerlandais Paul Bouvij de Schorenberg arrive à Majorque en 1835 en tant que responsable des mines de lignite à Binissalem, mais il se consacre à d’autres projets, comme l'avant-projet de canalisation des eaux de la Fuente de la Villa et l'assèchement du Prat de Sant Jordi (compte tenu de son expérience dans l'assèchement des zones humides en Hollande). En contrepartie de l'impossibilité d'occuper un poste de professeur à l'Institut des Baléares en raison de son origine étrangère, Bouvij devient membre émérite de la Societat d’Amics del País. L'ingénieur s’engage auprès des familles Rocabertí, Conrado, Bennàser et Gual (propriétaires du Pla), à drainer le Prat et à privilégier les champs cultivés. L'idée était que la pluie ne devait pas affecter les terres, sauf en cas de précipitations excessives ou de catastrophes imprévisibles. Le travail et le personnel étaient sous la responsabilité de Bouvij, qui a classé les terres en trois groupes : a) celles qui étaient continuellement inondées; b) celles qui étaient régulièrement inondées, avec de l'herbe et des buissons ; et c) les cultures, qui pouvaient être inondées lors d'années exceptionnelles. Cette classification a fixé l'échelle des prix des terrains. 
En 1845, Bouvij revient à Majorque après une aventure désastreuse dans le Montseny (Catalogne) et en 1846, il crée, avec son ami Paul Vernière, la société anonyme Compañía de desecación del Prat de Sant Jordi, (Compagnie d’assèchement du Prat de Sant Jordi) qui publie en 1848 un rapport sur les travaux réalisés. Ce rapport fait référence à l'installation d’un moulin à vent, avec des roues à aubes, afin d'exécuter le drainage rapidement. Le rapport mentionne également la réalisation et l'aménagement d'un réseau de petits canaux et de rigoles. Il évoque également l’exécution des étangs reliés à la mer et le fossé central du canal principal, qui allait de la route de Manacor au pré de Son Oliver.
Une fois les travaux terminés, vers 1849-1850, ils commencent à écroûter la terre, c’est à dire, à labourer pour la première fois pour cultiver. Ils ont également construit en vue de consolider l’agriculture. Les défricheurs sont également intervenus. Ils étaient chargés de couper les mauvaises herbes, les buissons et de remblayer, en transportant la terre et les gravats pour préparer les terres avant de les cultiver. Les terres assainies sont utilisées pour cultiver du blé, du chanvre, des légumes et de la luzerne. Cette entreprise permet à Paul Bouvij de s’enrichir et d’exploiter les terres de Cas Soldat et Cas Francès.
Pendant un certain temps, les travaux d’écroutage continuent et les canaux sont améliorés ou rectifiés. En 1863, des pompes à vapeur sont installées à la source de Son Mir. L'archiduc Lluís Salvador a souligné que de nombreuses maisons, moulins et roues hydrauliques ont été construits, ainsi que des canaux d'irrigation en vue d’irriguer les plantations de légumes grâce à l'abondance de l'eau obtenue avec peu d'efforts à de très faibles profondeurs. Cet endroit qui était auparavant stérile est maintenant recouvert de figuiers et d'amandiers, et s’est transformé en un lieu sain et agréable.
En 1886, le médecin Tomás Darder publie la plainte déposée par Lluis Pou concernant l'abandon des travaux et l'entretien des canaux d’irrigation du Pla de Sant Jordi. L'obstruction de certains canaux a favorisé la formation d'eaux stagnantes qui, après des jours de fortes pluies, ont contribué à la propagation du paludisme au cours des années 1884-1885. Enrique Fajarnés a fait une étude sur cette maladie en 1902, en se concentrant sur le Pla de Sant Jordi et sur la muraille de Palma.
Vers 1920, le canal principal est élargi. Il faut dire que la construction massive de moulins à vent pour extraire l’eau afin d'irriguer les champs, a contribué plus efficacement à l'assèchement du Pla que tous les travaux de drainage qui avaient été réalisés. C’est à ce moment là que le Pla est devenu le véritable garde-manger de Palma. L'immigration massive en provenance des villages de Majorque de 1900 à 1930 (corroborée dans la mémoire orale) instaure une société agraire aux racines solides. Grâce à l'abondance de l'eau et à ses terres fertiles le Pla de Sant Jordi compte de nombreux vergers productifs qui ont vécu une période d'apogée dans les années 1950. La région se spécialise également dans l’élevage de races de vaches étrangères et une industrie agroalimentaire s’y développe (lait et paprika par exemple).
Les habitants de Llucmajor commencent à coloniser Son Sunyer, ainsi que s’Aranjassa, à laquelle il faut ajouter les habitants de Vilafranca et Marratxí. Des natifs d’Algaida, Santa Eugènia et Sa Pobla s’installent dans le "triangle du verger". À la fin des années 50 et 60, des immigrants péninsulaires de Jaén, d'Albacete et de Murcie s’y installent également. 
De nos jours, la zone de Ses Fontanelles et les environs de la route de Son Fangos sont les témoins de l’existence de l’ancien marécage, qui avait été aménagé pendant un certain temps pour extraire du magnésium et du sel commun. 
La construction de l'aérodrome militaire, qui deviendra plus tard le site du futur aéroport de Son San Juan est un fait qui influencera l’agriculture du Pla de Sant Jordi, en supprimant des extensions agricoles en raison du besoin indéniable de territoire et affectant directement la qualité de l'eau, même si celle-ci souffre déjà d'une salinisation galopante due à une extraction massive. La salinisation nuit à l’agriculture, en particulier aux haricots et aux choux, et bien que le poivron, la tomate et la betterave puissent supporter une concentration de sel supérieure, la luzerne est la plante la moins touchée. Selon Rosselló Verger la salinité permet de délimiter la zone d'élevage préférentiel (luzerne) de la zone horticole (choux, poivron, aubergine...). Selon Grimalt et Rodríguez, la salinisation progressive de la nappe phréatique a provoqué la crise du secteur agraire qui est due non seulement à la surexploitation de l'eau pour les besoins de l'irrigation, mais aussi pour les besoins urbains des ressources en eau souterraine, accompagnée de cette perte de qualité de l'eau qui a changé les types de cultures. Après avoir été horticoles, les cultures deviennent principalement fourragères pour répondre aux besoins de l’industrie laitière.
Les débuts de l’aérodrome de Son San Juan remontent à 1933. Pendant la guerre civile (1936-39), il devient un aérodrome militaire. Ce n'est qu'en 1959 que les travaux de l'actuel aéroport sont entrepris. Il devient alors un aérodrome civil, agrandi à partir de 1961, et qui se transforme progressivement avec la construction d’un nouveau terminal, une deuxième piste (ce qui a entraîné la disparition d’une grande partie des meilleures terres cultivables et la suppression de certaines routes comme le Camí de Llucmajor et celui de Muntanya), d’autres dépendances, etc. expropriant des vergers et des terres. Cela signifie que de nombreux paysans abandonnent les campagnes et commencent à travailler dans le Secteur II (construction pour la plupart) et III (tourisme). Il ne fait aucun doute que la construction de l'aéroport a eu un impact sur le secteur agricole du Pla de Sant Jordi, en particulier sur les terres les plus proches, en raison de la contamination des niveaux d'eau souterraine. L'aéroport a également permis au tourisme, véritable moteur économique, d'acquérir une importance sans précédent dans la région. La baléarisation commence à s’Arenal, des hôtels sont construits sur la côte et les résidences secondaires se développent. Cela a changé l'environnement du Pla de Sant Jordi. L'ensemble du réseau exécuté par Bouvij: canaux, rigoles, moulins... est affecté par un barrage d’hôtels, de routes goudronnées, l'extension de l'aéroport... et de nombreuses zones sont facilement inondées lorsqu'il pleut.
Cette profonde transformation est couronnée par la construction de l'autoroute Ma-15, achevée vers 2006/7, qui détruit les moulins et les systèmes d'irrigation. Cette région sera encore plus transformée avec la construction de zones commerciales qui affecteront directement les terres agricoles.
En 1971 et 1975, les stations d'épuration EDAR I et EDAR II sont construites afin de préserver la zone de la Plage de Palma de la pollution et d’assainir la baie. Les eaux traitées sont utilisées, à partir de 1973, pour l'agriculture (également touchée par la crise pétrolière), grâce à un réseau d'irrigation. D’après les témoignages oraux, ces eaux étaient uniquement utiliser pour arroser la luzerne ou les céréales, n’étant pas recommandées pour les légumes. Les stations d'épuration ont donné lieu à la création de la Societat Agrària de Transformació de Regants (Société agricole de transformation des arroseurs), chargée de contrôler l'utilisation des eaux épurées. Un traitement tertiaire est mis en place à partir de 1998 pour améliorer la qualité des eaux épurées, permettant d'arroser les parcs et les jardins, de nettoyer les rues... 
Dans les années 1990, la culture des légumes était basée sur l'autoconsommation et la culture de la luzerne était commercialisée pour nourrir les moutons et les chevaux. Ces dernières années, des efforts ont été faits pour promouvoir l'agriculture biologique.
L’'étude démographique de Grimalt montre clairement qu'en 1930, les agriculteurs représentaient 89,17 % de la population active et qu’en 1980, ils ne représentaient que 26,58% de cette population. Cela marque déjà une profonde transformation qui reçoit le coup de grâce avec les politiques de l'UE sur la réduction des exploitations laitières et la production de lait, qui ont entraîné l'abandon progressif des cultures. 
Aujourd'hui, certains agriculteurs survivent grâce à l'agriculture biologique et les cultures de luzerne agrémentent encore les terres du Pla.
Matière première
Graines
Processus et préparatifs
1. Préparer le semoir ou les semis. Labourer et amender.
2. Semer à la volée ou à l'aide d'un semoir.
3. Passer la charrue à trois sillons ou bêcher pour éliminer les mauvaises herbes.
4. Irriguer la culture à l’aide des paliers ou du réseau des canaux alimenté par l’eau du bassin du moulin d'extraction. L’eau provenait également des roues hydrauliques ou de motopompes. 
5. Asperger ou traiter les cultures avec du soufre pour lutter contre les parasites.
6. Récolter ou faucher dans le cas des céréales ou des fourrages. 
7. Préparer la récolte pour la vendre.
8. Transport et vente sur le marché.
Objectif de l'activité / procès / technique
Légumes
Distribution / consommation
Les paysans vendaient, pour la plupart, les légumes aux marchés de Pere Garau et de l’Olivar de la ville de Palma. 
Les légumes, une fois récoltés, étaient chargés, au lever du jour, dans le chariot, pour partir tôt le matin vers le marché. Ce chargement était dénommé “somada”, qui correspondait autrefois au chargement d'une bête de somme, soit environ trois quintaux (125 Kg.). À l'intérieur du chariot, les marchandises étaient transportées dans des paniers et des cabas. Il était d'usage de transporter les aubergines et les poivrons dans des hottes d'un mètre et demi de hauteur, recouvertes de toiles de sacs et fermement attachées à l’aide de cordes. 
Une fois les marchandises déchargées, l’agriculteur laissait le cheval et la charrette dans les écuries de s’Hostal de la Penya ou à l’Hostal Fondo, situées au début de la route de Manacor. Quand il avait fini, il allait chercher le cheval et la charrette, les emmenait sur la place de Pere Garau ou l’Olivar, où il chargeait les paniers et les cabas et s’en retournait aux champs.
Au fil du temps, l’agriculteur s'est heurté au problème des intermédiaires du commerce de gros, qui faisaient augmenter les prix auprès du consommateur final, ce qui leur portait directement préjudice. Auparavant, l’agriculteur récoltait et vendait directement sa production sur les marchés mais, avec l’apparition des intermédiaires, les prix payés à l'agriculteur deviennent dérisoires et ce sont les intermédiaires qui en bénéficient. Parfois, selon des témoignages oraux, les intermédiaires ne payaient pas le prix convenu aux agriculteurs sous prétexte que la marchandise était pourrie.
La luzerne rapportait plus que les légumes. Avec la spécialisation d'un élevage laitier au Pla, cette culture a connu une période d'essor, qui s'est également accompagnée de l'utilisation régulière d'animaux de trait dans les champs ou de l’élevage de chevaux dans toute l'île de Majorque. Selon la mémoire orale, la luzerne était vendue à Alcúdia, au Castell de Bellver, Can Franco, Santa Maria, Bunyola... 
La production de luzerne a entraîné la création d'une usine de séchage au Pla de Sant Jordi en 1997, financée par des fonds publics. Cette usine séchait le fourrage d'une quarantaine d'exploitations du Pla. L'usine produisait environ 5 Tm par heure et la luzerne séchée était principalement utilisée pour nourrir les bovins du Migjorn de Majorque. En 2003, des investissements sont réalisés pour moderniser l’usine. En effet, le broyeur tombait souvent en panne à cause des pierres ramassées dans les champs de luzerne et le produit final était mal coupé. Cela obligeait à recourir à un nouveau processus de séchage, ce qui augmentait le coût du produit et son prix. Le tuyau de séchage était souvent obstrué entraînant la perte d'une partie du produit, au détriment de la qualité.
Métier / connaissances techniques
Le paysan connaissait la terre du fait de son expérience, mais il tenait également compte des astres, et en particulier de la lune, avant de semer ou de récolter. A cet effet, il utilisait des almanachs ou des pronostiques, pour obtenir des informations sur les dates, les phases lunaires et les fêtes religieuses (jours de fête), les jours de marché... offrant des prévisions météorologiques pour toute l'année, des conseils aux agriculteurs et aux éleveurs, des citations et des proverbes, des histoires moralisatrices, des contes, etc.
Outils, infrastructures et objets employés et/ou accessoires
Houe: Outil à lame triangulaire attachée à un manche en bois courbé qui servait à creuser des trous ou à retourner la terre. Il était généralement utilisé pour creuser des sillons, faire des trous pour planter des arbres, préparer la terre pour cultiver des légumes, pailler et éparpiller la terre des fourmilières, etc.
Bêche: Outil constitué d'un fer robuste, large ou pointu. Un manche en bois d’environ 70-90 cm de long. Il était utilisé pour creuser, arracher, couper...
Sarcloir: Outil à deux pointes parallèles en fer qui était utilisé pour perfectionner le labourage, en creusant dans les endroits où le sol n'était pas très dur afin de briser la croûte du sol, de se débarrasser des mottes de terre et d'enlever les mauvaises herbes (sarcler). Il servait aussi à faire des interruptions dans les sillons, à creuser autour des racines des arbres, à dessiner le contour d'une terre labourée, à arracher des souches, des pommes de terre, etc.
Petite houe: Elle était utilisée pour sarcler un petit lopin de terre, faire des trous peu profonds et arracher les mauvaises herbes.
Cabas: panier tressé en feuille de palmier ou de sparte, plus large en haut qu'en bas, qui servait à contenir et à transporter des agrégats, des amandes, des figues, etc.
Masse: Outil qui servait à briser ou à écraser les mottes et à aplatir la terre. Il s'agit généralement d'une structure rectangulaire faite de planches de bois avec des pointes de fer sur la partie inférieure, reliées par deux traverses. À défaut, on pouvait utiliser la “biga” (poutre), tronc en bois avec deux extrémités en fer (deux fers à cheval), auquel on attachait deux cordes tirées par un animal. 
Râteau : Outil traîné par une ou deux bêtes qui avaient plusieurs rangées de dents courbes qui pénétraient le sol superficiellement et remuaient la terre, arrachant les mauvaises herbes et préparant le sol pour les semailles.
Charrues. La charrue est un outil agricole constitué d’un élément où est fixé le soc et d’un dispositif pour atteler les animaux, qui sert à remuer et à retourner la terre avant de semer. Charrue prima: la plus commune des charrues de Majorque et qui était utilisée pour tous les types de cultures; elle était également appelée charrue à oreilles. Elle se composait d'un seul soc et était attelée à un lit en bois. Brabant ou charrue à roues: charrue tirée par deux bêtes pour faire des sillons profonds. Elle avait deux pelles comme la charrue rotative et elle retournait davantage la terre. Ces charrues pesaient entre 90 et 120 kg et les lames étaient disposées en chevrons. Charrue à trois sillons ou socs : charrue composée de trois petits socs alignés, chacun passant dans un sillon. Elle servait à retourner la terre et à enlever les mauvaises herbes des cultures ; il était courant de l'utiliser après avoir semé avec le semoir. Charrue avec serfouette: charrue tirée par un cheval utilisée pour ouvrir les canaux d'irrigation en forme de U et pour les entretenir. Charrue à haricots: charrue à deux socs, utilisée pour préparer les sillons pour les semis de fèves. Charrue avec versoirs : charrue utilisée pour retourner le sol et l'oxygéner ; il y avait des versoirs fixes et des versoirs rotatifs.
Semoir: Machine qui servait à semer. La boîte à graines se trouve sur un axe qui relie deux roues d’où sortent des grilles qui servent à la fois de conduits  (canons) par lesquels les graines descendent. Au Pla, il était toutefois fréquent de semer à la volée, à la main.
Binette: Outil qui servait à briser les mottes et à remuer la terre lorsqu'elle avait été semée (lorsque la graine était petite) pour enlever les mauvaises herbes. Cet outil a des étoiles métalliques reliées à un axe central, dont les extrémités et la partie centrale étaient attachées à la bête qui tirait à l’aide de cordes.
Serpe: Outil constitué d'une lame en acier, courbée et tranchante, fixée au bout d’un manche. Elle servait à faucher les moissons, la luzerne, à couper l'herbe, etc.
Fauche: Outil qui servait à faucher le fourrage. Il est constitué d'une lame en acier, légèrement courbée, de quatre ou cinq empans de long, fixée au bout d'un long manche, que l'on prend à deux mains, de façon à ne pas avoir à s’incliner pour couper.
Chariot de battage: Rouleau en pierre en forme d'étoile monté sur un cadre en bois attelé à un animal et qui sert à battre les céréales sur l'aire de battage.
Fourche pour aire de battage: Outil constitué d'un bâton en bois avec trois pointes ou encore une pointe sur une extrémité. Celle à trois pointes était utilisée pour retourner et vanner la paille sur l'aire de battage. 
Van: Pelle utilisée sur l'aire de battage pour lancer les grains en l’air, afin que le vent sépare le grain de la paille qui le recouvre ou pour passer la paille ou le grain d'une pile à l'autre.
Hotte: Grand panier, plus ou moins profond, plus large en haut qu'en bas, fabriqué en osier ou avec des roseaux. Il était utilisé pour transporter des fruits ou des légumes à l'intérieur du chariot.

Mécanisation de l’agriculture

L’exploitation des petites exploitations agricoles au Pla de Sant Jordi a favorisé l'utilisation de la charrue et d'autres moyens encore plus manuels. Les paysans utilisaient toutefois des machines qui facilitaient les travaux agricoles.
Moissonneuse: Machine qui servait à couper l'herbe ou les moissons, tirée par une bête guidée par un homme. Elle est composée d'une plate-forme en bois plus ou moins triangulaire (barque), de roues à axe bas, dont l’une sert de siège. Elle possède deux bandes de dents mobiles à l'avant qui fauchent les moissons au fur et à mesure qu’elle avance et qui tombent dans la plate-forme. Le conducteur, à l'aide d'une fourche, arrange ce qui tombe. Une  moissonneuse coupait 4 à 5 hectares toutes les 10 heures et nécessitait quatre travailleurs supplémentaires pour lier les gerbes. Ces machines ont commencé à être utilisées vers 1870, mais sont devenues populaires dans les années 1930.
Batteuse: machine qui servait à battre les céréales. C'est peut-être l'une des machines les plus complexes utilisées dans les travaux agricoles. Elle est dotée de mécanismes qui remplissent les fonctions suivantes : entraîner les moissons vers le cylindre batteur, c'est-à-dire alimenter la machine ; séparer le grain de la tige ; séparer le grain de la paille; enlever les impuretés ; et empiler la paille au moyen du tire-paille. Elle était généralement tirée par un tracteur. Aux Baléares, en 1932, il y avait 54 batteuses contre 301 en 1955.
Tracteur: L'utilisation du tracteur était associée aux grandes exploitations agricoles et comme nous l’avons déjà indiqué, au Pla de Sant Jordi, il y avait plutôt de petites exploitations agricoles. Par conséquent, ce sont les animaux qui étaient utilisés pour réaliser la plupart des tâches agricoles tant pour traîner les charrues que les charrettes. Selon la mémoire orale, dans les années 50, au sein du Pla, il n'y avait pratiquement pas de tracteurs. Au fil du temps, ce véhicule à moteur est devenu monnaie courante pour tirer les outils, déplacer les autres machines agricoles et traîner des remorques. Les avantages du tracteur reposent sur le gain de temps et de travail, ainsi que sur le perfectionnement des tâches. Cela signifie également le remplacement de la traction animale par la mécanique, bien que la culture du fourrage soit restée au Plan en raison de l'industrie laitière et de l'élevage de chevaux. En 1932, il y avait 54 tracteurs aux Baléares.
Formes d'organisation sociale / organisations formelles ou informelles
L’Horta de Llevant, qui comprend l’Horta Baixa et le Pla de Sant Jordi, était une zone de culture intensive, où les petites exploitations agricoles étaient majoritaires. En effet, il était fréquent de trouver des parcelles d’1,5 ha, surtout celles réservées à l'irrigation. 
Avant l'assèchement, une partie du Pla était couverte de pins, de broussailles, de zones marécageuses et de terres en friche, dont la plupart appartenaient à quelques propriétaires qui consacraient ces terres au bétail. Mais le travail réalisé par Bouvij a conduit à la fois à la partition des domaines et à la récupération et à la mise en valeur des terres pour la culture. Par conséquent, de petites parcelles ont été cédées à des agriculteurs pour les récompenser de leur dur labeur. Cette situation a entraîné une augmentation de la présence humaine dans la région qui, selon Grimalt et Rodríguez, a entraîné le développement de nouvelles agglomérations, la plupart dans des endroits surélevés (pour fuir le paludisme): Sant Jordi, s’Aranjassa, sa Casa Blanca... où vivaient la plupart des ouvrier journaliers.
Il était courant de diviser les parcelles en rectangles, le moulin d'extraction d'eau occupant le centre du domaine. La séparation entre les parcelles était rarement indiquée et les murs étaient construits pour délimiter les chemins, tel que le dénommé Camí de Muntanya, héritage de la route transhumante.
En pratique, il y avait deux types de régimes d'exploitation : a) le métayage, où le métayer passe un contrat avec le propriétaire et où ils se partagent le capital d'exploitation : outils, bétail, semis, engrais, etc. ainsi que les bénéfices réalisés; b) le contrat de bail, dans lequel le locataire-exploitant verse au propriétaire une redevance mensuelle, trimestrielle ou annuelle, sans autre obligation que de rendre l'exploitation dans le même état que celui dans lequel il l'a trouvée; c) les travailleurs salariés ; certains propriétaires exploitent l'exploitation avec des travailleurs salariés, et il est courant qu'un contremaître dirige les travaux au nom du propriétaire. 
Le jour de la Saint Miquel, le 29 septembre, marquait l'année agricole et il était habituel de rendre compte du travail effectué et de toutes les récoltes de l'été. Certains agriculteurs changeaient d’exploitation en passant de nouveaux contrats, des environs de Sant Jordi, ils se rendaient à l’Hort de Baix à côté du Coll d’en Rabassa ou bien ils choisissaient l’Hort del Ca. Dans les années 50, il y avait encore quelques domaines comme Son Oliver ou Xorrigo, et beaucoup d'agriculteurs dépendaient d'un propriétaire, ou d'un domaine ou de paysans qui avaient accumulé des terres et qui les louaient.
Dans les années 1940, la Cooperativa Agropecuaria (Coopérative agropastorale) de Son Sunyer est créée, chargée d'acheter, de vendre et de distribuer les produits agricoles sur les marchés de Pere Garau et Oliva.
Au début des années 50, la coopérative agricole de Sant Jordi est fondée. Son siège se trouvait dans la rue Neira et l'entrepôt au Camí de Sant Jordi. Elle commercialisait les légumes et vendait des graines, des engrais et des produits phytosanitaires. Cette coopérative était composée d'une centaine de membres. 
L’agriculteur vivait dans des maisons construites en grès avec des poutres en bois soutenant les planchers et les toits. Les poutres étaient recouvertes de roseaux et le toit était couvert de tuiles arabes. La maison de l’agriculteur du Pla contient à la fois l'habitat des personnes et l'abri des animaux, ainsi que le stockage des récoltes et des outils. La maison ordinaire, sans aucune prétention, se composait d'un seul bloc couvert d'un toit à pignon, avec un rez-de-chaussée avec hall d'entrée, chambres et cuisine avec la cheminée typique, tandis que l'étage supérieur était réservé au stockage. Il y avait parfois des dépendances qui regroupaient les étables, les poulaillers ou les récoltes. Un porche protégeait les habitants de la chaleur et de la pluie, et servait d’abri pour la charrette. Il était fréquent de trouver une citerne pour recueillir l'eau pour l'usage domestique, ainsi que le moulin d'extraction et le bassin réservés à l'irrigation des champs.
Comme le décrit Antoni Mulet, les maisons avaient un mobilier pratique : une malle, des chaises, une table et un banc ; aux murs étaient accrochées des images de paysages ou de natures mortes, des cartes jaunies. Les chambres étaient simples.
Patrimoine lié (patrimoine naturel / biens meubles / biens immeubles / biens immatériels associés)
Catalogue des moulins d'extraction d'eau élaboré par le Conseil de Majorque (2004). Ces engins sont protégés par le PGOU de la Mairie de Palma.
Utilisation et fonction
Production de légumes
Précisions d'emploi et fonction

Participants/ exécutants (interprètes)
Hommes et femmes de tous âges, célibataires ou mariés, enfants ... Les hommes effectuaient des travaux plus pénibles comme le labour et le fauchage, tandis que les femmes creusaient, semaient et récoltaient.

Sauvegarde

Transmission
Généralement de pères en fils.
Viabilité / risques

Évaluation de l'individu / groupe / communauté
La plupart des personnes interrogées considèrent que l'avenir de l'agriculture au Pla de Sant Jordi est incertain.
Mesures de sauvegarde prises par le groupe / la communauté
De nos jours, certains horticulteurs locaux se consacrent à l'agriculture biologique et les jardins urbains sont encouragés.
Protection juridico-administrative / reconnaissance patrimoniale
Les terrains agricoles du Pla de Sant Jordi sont situés dans les zones ANEI, AIA intensive et SRG (PTM Mallorca).
Autres mesures de sauvegarde / promotion / diffusion

Ressources documentaires

La Huerta de Levante en Palma de Mallorca
Noticia del establecimiento de la comisión que en virtud de Real Orden está encargada de llevar á efecto el desagüe, disecación y cultivo del Prat de San Jordi sito en el término de esta ciudad
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, Economia.
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, el Prat.
El Prat de Sant Jordi y su desecación. Separata del Boletín de la Cámara Oficial de Comercio, industria y Navegación de Palma de Mallorca, núm. 622.
Musa : Revista del Museu d'Història de Manacor : El patrimoni etnològic del Museu d'Història de Manacor. L'àmbit rural i domèstic. Catàleg del fons del Molí d'en Fraret
Noticia del establecimiento de la comisión que en virtud de Real Orden está encargada de llevar á efecto el desagüe, disecación y cultivo del Prat de San Jordi sito en el término de esta ciudad.
De Re Agricola : Llibre de l'art del conró de Fontanet ; L'Orta de Ciutat ; Damián Reixach.
Eines tradicionals del camp de Mallorca
El Islam en las Islas Baleares. Mallorca musulmana según la Remembrança... de Nunyo Sanç y el Repartiment... de Mallorca.
El Paludismo y las murallas de Palma
Habitatges tradicionals : característiques arquitectòniques, tipològiques i constructives dels habitatges en sòl rústic a Mallorca
Les Illes Balears. Mallorca, el sud i sud-est
La importancia económica de Paul Bouvij.
Notes històriques sobre la propietat de la terra a Sant Jordi al segle XIX.
Els oficis de Sant Jordi
La població dins l'espai del Pla de Sant Jordi (Mallorca)

Information technique

Date de réalisation
30/12/2020
Actualisations de la fiche

Enquêteurs
David Albert Vázquez
Personne en charge de la validation
Aina R. Serrano Espases
Personne rédactrice de la fiche
David Albert Vázquez

Interprétation [éthique]

Signification symbolique

Signification socio-économique
L'avenir du Pla de Sant Jordi, en ce qui concerne l'horticulture, passe par la création d'un parc agricole, qui permettrait de conserver le paysage tout en produisant. Mais ce projet dépend autant des institutions insulaires que de l'État et des institutions européennes. Il est nécessaire de défendre le paysage et de trouver un équilibre entre le tourisme, l'industrie dérivée de l'agriculture et les nouvelles technologies. Le thème des jardins écologiques a également été utilisé ; les jardins urbains, où les personnes âgées et les retraités propriétaires du terrain louent des parcelles de terrain pour ce type d'exploitation autosuffisante.

Agriculteur/Agricultrice.

Identification

Nom propre de l'élément
Autres dénominations
Type d'élément
Agriculteur/Agricultrice.
Agricultor, pagès, camperol, hortolà (catalan).
Agriculture, Irrigation, Terre non irriguée

Groupe et/ou communauté
Langue d'expression / variant dialectale
Code
Les potagers abondaient dans le Pla de San Jordi, car la région était basée sur l'agriculture et l'élevage. Les agriculteurs étaient à la fois dans les villages: Sant Jordi, s’Aranjassa, sa Casa Blanca... et dans leurs potagers qui étaient disséminés dans toute la région. Il s’agissait, pour la plupart de petites exploitations agricoles. Par exemple, autour de la route de Son Fangos, il y avait une soixantaine de potagers.
L'assèchement du Prat, au milieu du XIXe siècle, avait pour objectif de transformer le Pla en une zone de terres cultivables de grande qualité. Mais il faut dire qu'il existait déjà une culture potagère, située dans l’Horta Baixa, à proximité de Palma, qui contrastait avec la dénommée Horta Alta qui englobait la zone de Son Sardina, Sa Indioteria et Sant Bernat.
Catalan/ majorquin
IPCIM-1-002

Brève description
Le travail de l'agriculteur est l'art de cultiver des jardins potagers : principalement des légumes, des légumineuses et des fruits.

Emplacement

Emplacement
Description de l'emplacement / espace
Géoréférencement
Mallorca, Palma, Pla de Sant Jordi
La Horta de Llevant regroupait deux zones particulièrement définies, à la fois physiquement et humainement : l’Horta de Baix et le Pla de Sant Jordi. De nouvelles terres agricoles sont apparues suite à l’assèchement du Prat, et s'étendaient de la côte vers Molinar et la route de Manacor; une extension que le Camino Hondo, en direction de Llucmajor, divisait en deux parties. L’Horta de Baix se caractérisait par une agriculture traditionnelle, tandis que le Pla incluait une culture intensive moderne. Mais dans la région, il y avait aussi, entre autres, l’Hort de Ca ou l’Hort de se Cairo, qui céda ses champs à l’usine de gaz et d’électricité d’es Molinar.

Datation

Date de réalisation
Périodicité
Description de la date de réalisation / périodicité
Toute l’année.
La Horta de Llevant regroupait deux zones particulièrement définies, à la fois physiquement et humainement : l’Horta de Baix et le Pla de Sant Jordi. De nouvelles terres agricoles sont apparues suite à l’assèchement du Prat, et s'étendaient de la côte vers Molinar et la route de Manacor; une extension que le Camino Hondo, en direction de Llucmajor, divisait en deux parties. L’Horta de Baix se caractérisait par une agriculture traditionnelle, tandis que le Pla incluait une culture intensive moderne. Mais dans la région, il y avait aussi, entre autres, l’Hort de Ca ou l’Hort de se Cairo, qui céda ses champs à l’usine de gaz et d’électricité d’es Molinar.

Description

Description générale
La vie du paysan du Pla de Sant Jordi ne diffère pas beaucoup de la vie des agriculteurs de Majorque. Il travaillait du lever au coucher du soleil, et selon la saison, il effectuait des tâches différentes.
Rosselló Verger a constaté qu'une famille d’agriculteurs se levait vers cinq heures du matin, en été, et consacrait la première heure à traire les vaches, ainsi qu'à les nourrir (travail qui était souvent effectué par un salarié : le vacher). L'heure suivante était consacrée à l'arrosage et au désherbage, puis ils prenaient une collation, labouraient et amendaient les terres. Avant le déjeuner et la sieste, ils récoltaient les légumes. Ensuite, il fallait traire à nouveau les vaches afin de faucher la luzerne le soir. Avant le dîner, ils passaient en revue le travail effectué ou ils préparaient le chargement du lendemain (charge équivalente à 125 Kg.), c'est-à-dire les fruits et légumes à emmener le lendemain au marché pour être vendus. Puis ils allaient se coucher tout de suite après la veillée.
En hiver, la famille d’agriculteurs dormait davantage et se levait vers sept heures du matin, et avant une longue collation, les vaches étaient traites et les animaux de l’étable étaient nourris. Ensuite ils labouraient et préparaient les semis ou semaient. Puis ils ramassaient et coupaient du bois, mangeaient à midi et sans perdre une minute, ils retournaient à l’étable pour traire, nettoyer et donner à manger aux animaux. L’après-midi, ils fauchaient la luzerne et le fourrage. Ils donnaient ensuite à manger aux animaux, puis ils allaient dîner et allaient se coucher après une courte veillée.
Les personnes interrogées différencient les tâches effectuées par les hommes, beaucoup plus physiques, que celle réalisées par les femmes. Alors que les femmes, en règle générale, arrosaient ou nourrissaient les animaux, les hommes labouraient et fauchaient.
L’agriculteur travaillait avec différentes cultures, dont :

Culture sèche
Arboriculture: figuier, amandier, olivier, caroubier et mûrier. 
L'olivier était très répandu il y a plusieurs siècles au Pla, tout comme la vigne, mais au milieu du XXe siècle, il ne restait plus que des cultures résiduelles ou qui avaient déjà disparu.
Herbacés: l'assèchement du Pla a conduit à l'essor des céréales (l'une des principales raisons du projet), mais la culture du blé a été reléguée à la consommation domestique au cours du XXe siècle. L'orge et l'avoine étaient coupées vertes pour le pâturage. 
Dans les terres non irriguées, la pratique de la rotation des cultures était courante : céréales, fourrage et légumineuses.

Culture irriguée
Arboriculture: arbres fruitiers: pommiers, poiriers, cerisiers, orangers, citronniers, abricotiers... plantés autour des lavoirs pour la consommation domestique. Les arbres fruitiers, selon la mémoire orale, étaient généralement cultivés pour être consommés par les paysans.
Horticulture: Dès le milieu du XIXe siècle, une grande variété de légumes était déjà cultivée, aussi bien des légumes d'hiver : plusieurs variétés de choux, choux-fleurs, patates douces, bettes, épinards, radis ... ainsi que des légumes d'été : aubergines, poivrons, tomates en grappe et tomates prunes...
Vers 1880, la patate douce rouge est introduite. Elle est ensuite remplacée par la patate douce jaune. Pendant la période 1917-1918, le Pla est recouvert de potagers et de pâturages en raison de l'introduction de races bovines étrangères, comme la Frisonne, beaucoup plus laitière que l'ancienne race majorquine.
Autrefois, il y avait des tomates en grappe et des tomates à manger en salade. La tomate à salade était une petite tomate ridée, très semblable à la tomate prune ou poire, qui n’a rien à voir avec la grosse tomate lisse d'aujourd'hui. La plupart des tomates étaient plantées dans le sol, et c'est plus tard qu’elles ont été suspendues. 
Les laitues étaient plantées en tables (appelées aussi carrés de laitues. Il s’agit d’une portion de terrain quadrangulaire séparée par des billons ou des sillons) d’un destre (équivalent à 4,214 mètres), qui en avait douze ou quinze douzaines. Les poivrons, cultivés avec le même système, donnaient environ 20 kilos et les aubergines environ 30. Ils récoltaient environ 40-50 choux. C'était l'une des cultures les plus courantes du Pla à raison de trois ou quatre récoltes.
Il y avait également le tap de cortí (piment), qui a stimulé la production de paprika avec plusieurs usines dans la région, comme l’usine Ramis, Fiol i Clar ou l’Estaca, qui en 1958 produisaient environ 1.500 tonnes, et que la forte demande de l'industrie de la charcuterie a favorisé. Les femmes et les enfants étaient chargés de “détacher” le piment de la tige. Cette industrie a décliné dans les années 70, en raison de l'importation du piment de Murcie. Dans de nombreuses maisons, où une partie de la terre était consacrée à cette variété, le tap de cortí (piment) était attaché sur un fil pour sécher, puis il était broyé. La mémoire orale distingue deux types de tap de cortí (piment doux) : le doux qui est arrondi et qui mesure environ 8-10 cm ; et les piquants, qui sont des piments cerises.
Les cultures de tap de cortí (piment) ainsi que les légumes étaient irriguées à l’aide de parades. La parada était une portion de terre plate consacrée à la culture des légumes ou des légumineuses, séparée des autres par un sillon ou un billon. Dire “a parades” signifiait faire de longs sillons en forme de cercle pour que l’eau irrigue toutes les terres cultivées. La forme en U fait en sorte que l’eau s’arrête pour que les plantes soient mieux irriguées. La distribution de la parada se faisait à la charrue et avant le semis. L'eau d'irrigation était extraite du sous-sol à l’aide d'un engin, une roue hydraulique, un moulin ou une motopompe. L'eau était stockée dans un bassin, puis distribuée dans les champs à travers des canaux d’irrigation, des chaussées après avoir ouvert un robinet... Chaque portion de terrain avait sa petite porte, reliée à la chaussée, avec un couvercle qui était soulevé pour distribuer l'eau. Une culture était arrosée une ou deux fois par semaine, jusqu'à ce que la plante soit bien enracinée. Une fois enracinée, l’humidité parvenait jusqu’aux racines et cela n’était plus indispensable. 
Le semis de patates douces a besoin d'un sol bien amendé : il faut mettre une couche épaisse de fumier, deux ou trois doigts de terre, la patate douce et recouvrir de terre. Les yeux des patates douces sortent en quatre semaines, ils sont ensuite coupés et plantés. Chaque patate douce fait trois ou quatre fois des yeux. Avant de planter les yeux, on étendait de l'engrais en poudre, puis on les arrosait. L’engrais, fabriqué à partir de poisson, était acheté aux coopératives.
Pour la pomme de terre, on obtenait six ou sept graines lors du premier semis. La récolte suivante représentait trois fois les semailles.
Pour les légumes, en règle générale, on faisait un plan près du bassin pour avoir l’eau à portée de main. Des carrés étaient fabriqués avec du grès, dans lesquels du fumier était entendu, recouvert de terre de qualité, où étaient plantées les graines qui étaient ensuite recouvertes de feuilles des asphodèles qui avaient été coupés dans la garrigue. Ils utilisaient également de la toile de sac pour recouvrir les graines, mais les feuilles des asphodèles étaient préférables. En effet, en séchant, elles permettaient de contrôler la croissance des plants. Il était également courant de couvrir les plants la nuit pour éviter que le gel ne brûle les plantes; à cette fin, ils utilisaient des sacs ou des feuilles de verre. 
Des sillons étaient réalisés pour planter les légumes. La longueur du sillon était déterminée par le terrain et les zones de culture. Deux semaines après le semis, il était courant d'utiliser la charrue à trois rangs et de labourer d'une plante à l'autre, en soulevant l'herbe (la plante restait au milieu). 
Les ravageurs des cultures les plus courants au Pla de Sant Jordi étaient le “rosquilla negra”: c'est un ravageur très polyphage qui affecte une grande variété de plantes et le doryphore de la pomme de terre. Pour les ravageurs, des conservateurs étaient utilisés en guise d'engrais, ce qui retardait l'infection. Le soufre était appliqué pour prévenir les maladies des plantes.
Il était également d'usage de faire des fourmilières pour faire exploser les œufs  d'insectes afin qu'il n'y ait pas de chenilles, de sauterelles... La fourmilière était fabriquée à base d'étoupe, d'olivier sauvage et de pin, puis brûlée, et des mottes de terre étaient lancées pour faire éclater les œufs. Cela était effectué après avoir passé la charrue. On l'étalait sur le sol, on passait la “poutre” et on distribuait la cendre avec des cabas, à la main. 
La luzerne était également une des cultures les plus importantes. La luzerne est une plante légumineuse utilisée comme fourrage pour les chevaux, les bovins et les moutons. Le Pla de Sant Jordi s’est spécialisé dans cette culture en raison de la salinisation progressive de l'eau. C'est une culture qui s'adapte à tous les types de terrain. Elle a également été promue grâce à la spécialisation de l'élevage autour de l'industrie laitière et de l'élevage de chevaux. Certains agriculteurs se consacraient exclusivement à ce fourrage pour le rendement économique élevé qu'ils obtenaient. D'après la mémoire orale, les vaches ne mangeaient pas de tourteau. Elles étaient nourries à base de verdure, d'avoine, d'herbe, de céréales ou de luzerne. On fabriquait ce qu'on appelait la “pallada”, qui consistait à faire tremper la paille, à laquelle on ajoutait et mélangeait de la farine d'orge.
Les plants de luzerne étaient préparés sur des billons ou ados, et des sillons étaient tracés. Il s’agit de sillons effectués tous les six pas, dans le champ à semer ou à labourer. Ils guidaient l’agriculteur pour semer ou labourer. Le travail le plus difficile était de labourer et de retourner la terre. Il était possible d’utiliser des conxes (cultivateur) ou une charrue avec une pelle ; puis la terre était aplatie avec la “poutre”, afin que l’eau se dirige toujours vers le bas.
La luzerne peut être semée en février ou en septembre. Il faut d’abord étendre le fumier (fumier de bœuf et de cheval mélangés), environ quatre empans. Comme pour les autres cultures, de nombreux agriculteurs affirmaient avoir des vaches pour obtenir du fumier qu’ils mélangeaient à la paille et qu’ils épandaient. L’agriculteur comptait sur le fumier produit par son troupeau, même s’il y avait des producteurs du fumier qui apportaient du fumier depuis Palma. Outre le fumier d’origine animal, l’agriculteur ajoutait les légumes pourris qu’il n’avait pas pu vendre. Le fumier devait être enterré pour ne pas sécher et perdre ses propriétés. Pour l'introduire dans le sol, on utilisait une charrue à roue tirée par un ou deux chevaux, puis la masse. D'après la mémoire orale, ils utilisaient également des algues. Il était fréquent que le fermier se rende en charrette sur la côte pour en ramasser. 
Une fois la terre fertilisée et préparée, le cultivateur consultait les prévisions et préparait les semis en vue du quartier de la nouvelle lune, en tenant compte des éventuelles précipitations; En effet, si les graines étaient semées lors du quartier décroissant, la luzerne ressemblait à une aiguille avec trois petites feuilles qui devenaient blanches et mouraient. Les sillons étaient profonds. Il fallait empêcher certains insectes comme les fourmis de distribuer les graines le long des chemins. 
La graine de luzerne est aussi petite qu'une puce et elle était semée à la volée. L’agriculteur accrochait un panier rempli de graines autour de son cou et les dispersait à la main pendant qu'il marchait. Les graines utilisées provenaient d'un vieux semis, d'un vieux buisson de sept ou dix ans qui avait entre vingt et trente yeux. On les secouait pour faire fuir les insectes. Les graines obtenues étaient directement semées dans le champ. Il était également fréquent d’utiliser un “salva granos” (sorte de protection) contre les rats, les coléoptères et un ver dénommé “gramanera”. En outre, la graine de luzerne pouvait être conservée pendant six mois ou un an. Les graines étaient également plantées en pot et arrosées régulièrement. Une fois qu’elles avaient atteint un ou deux empans, elles étaient placées sous lit où elles devenaient blanches après avoir germées et prêtes à être consommées.
S'il pleuvait, la luzerne n’était pas arrosée et, en l’absence de pluie, elles étaient arrosées à l’aide des canaux d’irrigation, tous les huit jours. Ces canaux transportaient l’eau depuis le bassin et la pale permettait d’ajuster la quantité d’eau nécessaire. Pour arrêter l'eau, ils faisaient une petite butte de façon à ce que l’eau s’écoule et irrigue par inondation. À cette époque, le moulin était fréquemment utilisé, jour et nuit. De plus, le bassin avait des ouvertures sur la partie supérieure par lesquelles l'eau débordait et allait directement aux arrêts adjacents. Tandis que si les champs se trouvaient plus loin, l’eau était canalisée à l’aide de canaux d’irrigation.
La luzerne cultivée pouvait être endommagée par des maladies infectieuses. La souche était recouverte de nerpruns. Au mois de juin, pour éviter cela, ils étaient recouverts d’engrais. Ce n'était pas un engrais granulé, mais sous forme de farine. Ils mettaient aussi beaucoup de sulfate de fer pour tuer les escargots et les vers. Les autres ennemis de la luzerne étaient le “papalló”, qui est le ver du blé, et le “pollet”.
La luzerne était récoltée fréquemment. Le premier semis était fauché au bout de deux ou trois mois et il n’était pas nécessaire de couper à ras. Puis, à partir de l'été, elle était fauchée toutes les trois lunes (21 jours).
Un semis durait cinq ou six ans, et il suffisait d’arroser et de faucher. En hiver, la luzerne ne poussait pas, se reposait et à la mi-février, avec le soleil, elle commençait à sortir. S'il pleuvait quand la luzerne était fauchée, elle pourrissait et les chevaux n’en voulaient pas.
Les hommes fauchaient avec des faux, puis plus tarde avec des machines (faucheuses). Les agriculteurs faisaient des gerbes et les attachaient. Tout le monde participait à la moisson et à fabriquer les gerbes. Ils chargeaient également les gerbes sur de longs chariots. La luzerne était fauchée, séchée et étalée. Puis les agriculteurs faisaient des rangées qu’ils retournaient à l’aide d’une tige afin de faire les gerbes, bien qu'elles soient souvent vertes. Pour obtenir 10 kilos de luzerne sèche, il fallait 30 à 40 kilos de luzerne verte. Selon les paysans, la luzerne sèche donne plus de force à l'animal que la luzerne verte. Les vaches mangeaient tout, mais les chevaux qui travaillaient, qui labouraient, mangeaient de préférence de la luzerne sèche. Ils étaient également nourris avec de la paille et des fèves.
En règle générale, le travail de récolte de la luzerne était confié à des équipes constituées temporairement (journaliers).
Les autres cultures fourragères étaient le sorgho et le maïs.
Parmi les cultures les plus inhabituelles du XXe siècle, il y a le riz, qui n'a pas pris racine, bien que les conditions du Prat aient été jugées favorables; le chanvre, qui n'était déjà plus cultivé au début du XXe siècle; et le coton, introduit vers 1888, mais qui n'a pas prospéré en tant que culture extensive. La floriculture s'est développée au milieu du XXe siècle.

Histoire et transformations de l'élément
Matière première
Processus et préparatifs
Depuis toujours, le Pla de Sant Jordi est associé à l'agriculture, qu'il s'agisse de culture sèche ou de culture irriguée. Avant l'assèchement du Prat, bourbier qui se trouvait au centre du Pla, il y avait déjà un ensemble de hangars et de biens. Il convient de mentionner l'existence de l’Horta Baixa, qui a rassemblé l'expérience des agriculteurs dans une région favorisée par la qualité de la terre et de l'eau extraite du sous-sol au moyen de roues hydrauliques ; un verger traversé par les torrents de Bàrbara et Gros. Ainsi, l’Horta de Llevant de Palma était composée de deux zones: la susmentionnée Horta Baixa, à l’agriculture traditionnelle et le Pla de Sant Jordi, récupéré avec l'assèchement et consacré à la culture intensive moderne.
Les pins, les chênes verts et les lentisques abondaient au Pla de Sant Jordi, ainsi que les oliviers sauvages, le romarin, le genévrier, les peupliers et les joncs. 
L'assèchement du Pla au milieu du XIXe siècle, avec l'assèchement de la zone humide et la suppression des zones forestières, a favorisé l'extension de l'agriculture. Il faut dire que l'assèchement du marais insalubre entouré de broussailles et de pinèdes, dénommé Prat, a changé à la fois la conception du paysage de la région, ainsi que son rôle socio-économique. Le processus de morcellement des biens, c'est-à-dire le passage des latifundia aux minifundia, a bénéficié de l’assèchement, même si cette opération avait déjà commencé auparavant. Per exemple, en 1806, une partie de la propriété de Son Ferrer avait été mise en vente sous forme de parcelles. 
Certains spécialistes évoquent l'existence d'une lagune dans l'Antiquité, ce qui semble être confirmé par les nombreux vestiges préhistoriques de la région et par l'incursion catalano-pisane du XIIe siècle, lorsque le Pla était connu sous le nom Pla de Catí, Ramora ou Forenna. Après la conquête catalano-aragonaise de 1229-1230, la région, en raison de son caractère improductif, était composée de grands domaines et de quelques fermes consacrées à l'élevage : Son Mir, Son Gual, Son Sunyer, Son Santjoan, Xorrigo, s’Aranjassa... Au XIVe siècle, un projet d'assèchement promu par les Jurés (conseil municipal) avait déjà été étudié, mais il semble qu'il n'ait pas été réalisé. Au XVIe siècle, l'historien Joan Binimelis fait référence aux gaz nauséabonds qui étaient dégagés par les lagunes du Prat. En 1770, un projet d’assèchement  promu par les députés du Comú et du Síndic personer (une sorte de médiateur du peuple) indique ce qui suit : “ On remarque des vestiges d’un grand fossé ainsi que des sillons par lequel l’eau s’écoulait certainement et qui semble démontrer l’existence de terres agricoles ; et même si ces ouvrages déjà détériorés ne suffisent pas aujourd'hui à drainer les eaux; en effet, le fossé  ne rejoint pas la mer, mais les étangs (...)”, ils témoignent de la tentative d’assainissement de cette zone. Mais au XVIIIe siècle, le Prat était toujours une plaine marécageuse que les gens éclairés de Majorque envisageaient d’assainir. L'idée était soit de la transformer en une lagune semblable à celle d'Alcudia, soit d'assainir les terres, ce qui signifiait également une amélioration de la santé publique, ainsi que de promouvoir la culture du blé pour pallier à la pénurie et à la dépendance du commerce extérieur des céréales. C'est ce que reflète le projet de 1770 mentionné plus haut, qui stipule ce qui suit: “ Il est tout aussi notoire le bénéfice qui en résulterait pour l'approvisionnement public si cette terre était transformée en terrain cultivé, en faisant circuler les eaux qui causent cette infection” (BSAL 1924: 137). Mais le projet semble avoir été abandonné en raison de la difficulté technique et du coût économique élevé qu'il impliquait. 
Ce rapport sur l’assèchement parvient à la Societat Econòmica d’Amics del País (Société économique des amis du pays) qui, suite à l'inondation de 1814, avec d'importantes pertes humaines, a réalisé les premiers travaux d’assainissement dirigés par le lieutenant-colonel Pedro Rodríguez. L'activation des plans d’assèchement pour augmenter l'agriculture, en particulier les céréales, la préservation de la santé publique et la recherche d'une amélioration économique pour la région, ont conduit à la formation d'une Commission en 1818 dans le but d’assécher le Prat. Il était difficile de convaincre la population locale de la viabilité du projet et il semble que Rodríguez n'ait pas eu le dynamisme suffisant pour mener à bien l'ensemble du projet, paralysé par la peste de 1820-21. Le projet est ensuite repris par Joan Sorà (1788-1855), en tant que nouveau directeur, qui a recours aux prisonniers pour faire les travaux. Les prisonniers étaient souvent atteints de paludisme. En effet, selon Lluis Pou, professeur d'agriculture à l'Institut des Baléares, le Pla de Sant Jordi était un paysage recouvert d'eau stagnante et putride qui affectait irrémédiablement les personnes qui y vivaient ; un terrain propice à la prolifération de la malaria (une maladie qui était connue sous le nom de “ses febres”).
L'ingénieur néerlandais Paul Bouvij de Schorenberg arrive à Majorque en 1835 en tant que responsable des mines de lignite à Binissalem, mais il se consacre à d’autres projets, comme l'avant-projet de canalisation des eaux de la Fuente de la Villa et l'assèchement du Prat de Sant Jordi (compte tenu de son expérience dans l'assèchement des zones humides en Hollande). En contrepartie de l'impossibilité d'occuper un poste de professeur à l'Institut des Baléares en raison de son origine étrangère, Bouvij devient membre émérite de la Societat d’Amics del País. L'ingénieur s’engage auprès des familles Rocabertí, Conrado, Bennàser et Gual (propriétaires du Pla), à drainer le Prat et à privilégier les champs cultivés. L'idée était que la pluie ne devait pas affecter les terres, sauf en cas de précipitations excessives ou de catastrophes imprévisibles. Le travail et le personnel étaient sous la responsabilité de Bouvij, qui a classé les terres en trois groupes : a) celles qui étaient continuellement inondées; b) celles qui étaient régulièrement inondées, avec de l'herbe et des buissons ; et c) les cultures, qui pouvaient être inondées lors d'années exceptionnelles. Cette classification a fixé l'échelle des prix des terrains. 
En 1845, Bouvij revient à Majorque après une aventure désastreuse dans le Montseny (Catalogne) et en 1846, il crée, avec son ami Paul Vernière, la société anonyme Compañía de desecación del Prat de Sant Jordi, (Compagnie d’assèchement du Prat de Sant Jordi) qui publie en 1848 un rapport sur les travaux réalisés. Ce rapport fait référence à l'installation d’un moulin à vent, avec des roues à aubes, afin d'exécuter le drainage rapidement. Le rapport mentionne également la réalisation et l'aménagement d'un réseau de petits canaux et de rigoles. Il évoque également l’exécution des étangs reliés à la mer et le fossé central du canal principal, qui allait de la route de Manacor au pré de Son Oliver.
Une fois les travaux terminés, vers 1849-1850, ils commencent à écroûter la terre, c’est à dire, à labourer pour la première fois pour cultiver. Ils ont également construit en vue de consolider l’agriculture. Les défricheurs sont également intervenus. Ils étaient chargés de couper les mauvaises herbes, les buissons et de remblayer, en transportant la terre et les gravats pour préparer les terres avant de les cultiver. Les terres assainies sont utilisées pour cultiver du blé, du chanvre, des légumes et de la luzerne. Cette entreprise permet à Paul Bouvij de s’enrichir et d’exploiter les terres de Cas Soldat et Cas Francès.
Pendant un certain temps, les travaux d’écroutage continuent et les canaux sont améliorés ou rectifiés. En 1863, des pompes à vapeur sont installées à la source de Son Mir. L'archiduc Lluís Salvador a souligné que de nombreuses maisons, moulins et roues hydrauliques ont été construits, ainsi que des canaux d'irrigation en vue d’irriguer les plantations de légumes grâce à l'abondance de l'eau obtenue avec peu d'efforts à de très faibles profondeurs. Cet endroit qui était auparavant stérile est maintenant recouvert de figuiers et d'amandiers, et s’est transformé en un lieu sain et agréable.
En 1886, le médecin Tomás Darder publie la plainte déposée par Lluis Pou concernant l'abandon des travaux et l'entretien des canaux d’irrigation du Pla de Sant Jordi. L'obstruction de certains canaux a favorisé la formation d'eaux stagnantes qui, après des jours de fortes pluies, ont contribué à la propagation du paludisme au cours des années 1884-1885. Enrique Fajarnés a fait une étude sur cette maladie en 1902, en se concentrant sur le Pla de Sant Jordi et sur la muraille de Palma.
Vers 1920, le canal principal est élargi. Il faut dire que la construction massive de moulins à vent pour extraire l’eau afin d'irriguer les champs, a contribué plus efficacement à l'assèchement du Pla que tous les travaux de drainage qui avaient été réalisés. C’est à ce moment là que le Pla est devenu le véritable garde-manger de Palma. L'immigration massive en provenance des villages de Majorque de 1900 à 1930 (corroborée dans la mémoire orale) instaure une société agraire aux racines solides. Grâce à l'abondance de l'eau et à ses terres fertiles le Pla de Sant Jordi compte de nombreux vergers productifs qui ont vécu une période d'apogée dans les années 1950. La région se spécialise également dans l’élevage de races de vaches étrangères et une industrie agroalimentaire s’y développe (lait et paprika par exemple).
Les habitants de Llucmajor commencent à coloniser Son Sunyer, ainsi que s’Aranjassa, à laquelle il faut ajouter les habitants de Vilafranca et Marratxí. Des natifs d’Algaida, Santa Eugènia et Sa Pobla s’installent dans le "triangle du verger". À la fin des années 50 et 60, des immigrants péninsulaires de Jaén, d'Albacete et de Murcie s’y installent également. 
De nos jours, la zone de Ses Fontanelles et les environs de la route de Son Fangos sont les témoins de l’existence de l’ancien marécage, qui avait été aménagé pendant un certain temps pour extraire du magnésium et du sel commun. 
La construction de l'aérodrome militaire, qui deviendra plus tard le site du futur aéroport de Son San Juan est un fait qui influencera l’agriculture du Pla de Sant Jordi, en supprimant des extensions agricoles en raison du besoin indéniable de territoire et affectant directement la qualité de l'eau, même si celle-ci souffre déjà d'une salinisation galopante due à une extraction massive. La salinisation nuit à l’agriculture, en particulier aux haricots et aux choux, et bien que le poivron, la tomate et la betterave puissent supporter une concentration de sel supérieure, la luzerne est la plante la moins touchée. Selon Rosselló Verger la salinité permet de délimiter la zone d'élevage préférentiel (luzerne) de la zone horticole (choux, poivron, aubergine...). Selon Grimalt et Rodríguez, la salinisation progressive de la nappe phréatique a provoqué la crise du secteur agraire qui est due non seulement à la surexploitation de l'eau pour les besoins de l'irrigation, mais aussi pour les besoins urbains des ressources en eau souterraine, accompagnée de cette perte de qualité de l'eau qui a changé les types de cultures. Après avoir été horticoles, les cultures deviennent principalement fourragères pour répondre aux besoins de l’industrie laitière.
Les débuts de l’aérodrome de Son San Juan remontent à 1933. Pendant la guerre civile (1936-39), il devient un aérodrome militaire. Ce n'est qu'en 1959 que les travaux de l'actuel aéroport sont entrepris. Il devient alors un aérodrome civil, agrandi à partir de 1961, et qui se transforme progressivement avec la construction d’un nouveau terminal, une deuxième piste (ce qui a entraîné la disparition d’une grande partie des meilleures terres cultivables et la suppression de certaines routes comme le Camí de Llucmajor et celui de Muntanya), d’autres dépendances, etc. expropriant des vergers et des terres. Cela signifie que de nombreux paysans abandonnent les campagnes et commencent à travailler dans le Secteur II (construction pour la plupart) et III (tourisme). Il ne fait aucun doute que la construction de l'aéroport a eu un impact sur le secteur agricole du Pla de Sant Jordi, en particulier sur les terres les plus proches, en raison de la contamination des niveaux d'eau souterraine. L'aéroport a également permis au tourisme, véritable moteur économique, d'acquérir une importance sans précédent dans la région. La baléarisation commence à s’Arenal, des hôtels sont construits sur la côte et les résidences secondaires se développent. Cela a changé l'environnement du Pla de Sant Jordi. L'ensemble du réseau exécuté par Bouvij: canaux, rigoles, moulins... est affecté par un barrage d’hôtels, de routes goudronnées, l'extension de l'aéroport... et de nombreuses zones sont facilement inondées lorsqu'il pleut.
Cette profonde transformation est couronnée par la construction de l'autoroute Ma-15, achevée vers 2006/7, qui détruit les moulins et les systèmes d'irrigation. Cette région sera encore plus transformée avec la construction de zones commerciales qui affecteront directement les terres agricoles.
En 1971 et 1975, les stations d'épuration EDAR I et EDAR II sont construites afin de préserver la zone de la Plage de Palma de la pollution et d’assainir la baie. Les eaux traitées sont utilisées, à partir de 1973, pour l'agriculture (également touchée par la crise pétrolière), grâce à un réseau d'irrigation. D’après les témoignages oraux, ces eaux étaient uniquement utiliser pour arroser la luzerne ou les céréales, n’étant pas recommandées pour les légumes. Les stations d'épuration ont donné lieu à la création de la Societat Agrària de Transformació de Regants (Société agricole de transformation des arroseurs), chargée de contrôler l'utilisation des eaux épurées. Un traitement tertiaire est mis en place à partir de 1998 pour améliorer la qualité des eaux épurées, permettant d'arroser les parcs et les jardins, de nettoyer les rues... 
Dans les années 1990, la culture des légumes était basée sur l'autoconsommation et la culture de la luzerne était commercialisée pour nourrir les moutons et les chevaux. Ces dernières années, des efforts ont été faits pour promouvoir l'agriculture biologique.
L’'étude démographique de Grimalt montre clairement qu'en 1930, les agriculteurs représentaient 89,17 % de la population active et qu’en 1980, ils ne représentaient que 26,58% de cette population. Cela marque déjà une profonde transformation qui reçoit le coup de grâce avec les politiques de l'UE sur la réduction des exploitations laitières et la production de lait, qui ont entraîné l'abandon progressif des cultures. 
Aujourd'hui, certains agriculteurs survivent grâce à l'agriculture biologique et les cultures de luzerne agrémentent encore les terres du Pla.
Graines
1. Préparer le semoir ou les semis. Labourer et amender.
2. Semer à la volée ou à l'aide d'un semoir.
3. Passer la charrue à trois sillons ou bêcher pour éliminer les mauvaises herbes.
4. Irriguer la culture à l’aide des paliers ou du réseau des canaux alimenté par l’eau du bassin du moulin d'extraction. L’eau provenait également des roues hydrauliques ou de motopompes. 
5. Asperger ou traiter les cultures avec du soufre pour lutter contre les parasites.
6. Récolter ou faucher dans le cas des céréales ou des fourrages. 
7. Préparer la récolte pour la vendre.
8. Transport et vente sur le marché.

Objectif de l'activité / procès / technique
Distribution / consommation
Métier / connaissances techniques
Légumes
Les paysans vendaient, pour la plupart, les légumes aux marchés de Pere Garau et de l’Olivar de la ville de Palma. 
Les légumes, une fois récoltés, étaient chargés, au lever du jour, dans le chariot, pour partir tôt le matin vers le marché. Ce chargement était dénommé “somada”, qui correspondait autrefois au chargement d'une bête de somme, soit environ trois quintaux (125 Kg.). À l'intérieur du chariot, les marchandises étaient transportées dans des paniers et des cabas. Il était d'usage de transporter les aubergines et les poivrons dans des hottes d'un mètre et demi de hauteur, recouvertes de toiles de sacs et fermement attachées à l’aide de cordes. 
Une fois les marchandises déchargées, l’agriculteur laissait le cheval et la charrette dans les écuries de s’Hostal de la Penya ou à l’Hostal Fondo, situées au début de la route de Manacor. Quand il avait fini, il allait chercher le cheval et la charrette, les emmenait sur la place de Pere Garau ou l’Olivar, où il chargeait les paniers et les cabas et s’en retournait aux champs.
Au fil du temps, l’agriculteur s'est heurté au problème des intermédiaires du commerce de gros, qui faisaient augmenter les prix auprès du consommateur final, ce qui leur portait directement préjudice. Auparavant, l’agriculteur récoltait et vendait directement sa production sur les marchés mais, avec l’apparition des intermédiaires, les prix payés à l'agriculteur deviennent dérisoires et ce sont les intermédiaires qui en bénéficient. Parfois, selon des témoignages oraux, les intermédiaires ne payaient pas le prix convenu aux agriculteurs sous prétexte que la marchandise était pourrie.
La luzerne rapportait plus que les légumes. Avec la spécialisation d'un élevage laitier au Pla, cette culture a connu une période d'essor, qui s'est également accompagnée de l'utilisation régulière d'animaux de trait dans les champs ou de l’élevage de chevaux dans toute l'île de Majorque. Selon la mémoire orale, la luzerne était vendue à Alcúdia, au Castell de Bellver, Can Franco, Santa Maria, Bunyola... 
La production de luzerne a entraîné la création d'une usine de séchage au Pla de Sant Jordi en 1997, financée par des fonds publics. Cette usine séchait le fourrage d'une quarantaine d'exploitations du Pla. L'usine produisait environ 5 Tm par heure et la luzerne séchée était principalement utilisée pour nourrir les bovins du Migjorn de Majorque. En 2003, des investissements sont réalisés pour moderniser l’usine. En effet, le broyeur tombait souvent en panne à cause des pierres ramassées dans les champs de luzerne et le produit final était mal coupé. Cela obligeait à recourir à un nouveau processus de séchage, ce qui augmentait le coût du produit et son prix. Le tuyau de séchage était souvent obstrué entraînant la perte d'une partie du produit, au détriment de la qualité.
Le paysan connaissait la terre du fait de son expérience, mais il tenait également compte des astres, et en particulier de la lune, avant de semer ou de récolter. A cet effet, il utilisait des almanachs ou des pronostiques, pour obtenir des informations sur les dates, les phases lunaires et les fêtes religieuses (jours de fête), les jours de marché... offrant des prévisions météorologiques pour toute l'année, des conseils aux agriculteurs et aux éleveurs, des citations et des proverbes, des histoires moralisatrices, des contes, etc.

Outils, infrastructures et objets employés et/ou accessoires
Formes d'organisation sociale / organisations formelles ou informelles
Patrimoine lié (patrimoine naturel / biens meubles / biens immeubles / biens immatériels associés)
Houe: Outil à lame triangulaire attachée à un manche en bois courbé qui servait à creuser des trous ou à retourner la terre. Il était généralement utilisé pour creuser des sillons, faire des trous pour planter des arbres, préparer la terre pour cultiver des légumes, pailler et éparpiller la terre des fourmilières, etc.
Bêche: Outil constitué d'un fer robuste, large ou pointu. Un manche en bois d’environ 70-90 cm de long. Il était utilisé pour creuser, arracher, couper...
Sarcloir: Outil à deux pointes parallèles en fer qui était utilisé pour perfectionner le labourage, en creusant dans les endroits où le sol n'était pas très dur afin de briser la croûte du sol, de se débarrasser des mottes de terre et d'enlever les mauvaises herbes (sarcler). Il servait aussi à faire des interruptions dans les sillons, à creuser autour des racines des arbres, à dessiner le contour d'une terre labourée, à arracher des souches, des pommes de terre, etc.
Petite houe: Elle était utilisée pour sarcler un petit lopin de terre, faire des trous peu profonds et arracher les mauvaises herbes.
Cabas: panier tressé en feuille de palmier ou de sparte, plus large en haut qu'en bas, qui servait à contenir et à transporter des agrégats, des amandes, des figues, etc.
Masse: Outil qui servait à briser ou à écraser les mottes et à aplatir la terre. Il s'agit généralement d'une structure rectangulaire faite de planches de bois avec des pointes de fer sur la partie inférieure, reliées par deux traverses. À défaut, on pouvait utiliser la “biga” (poutre), tronc en bois avec deux extrémités en fer (deux fers à cheval), auquel on attachait deux cordes tirées par un animal. 
Râteau : Outil traîné par une ou deux bêtes qui avaient plusieurs rangées de dents courbes qui pénétraient le sol superficiellement et remuaient la terre, arrachant les mauvaises herbes et préparant le sol pour les semailles.
Charrues. La charrue est un outil agricole constitué d’un élément où est fixé le soc et d’un dispositif pour atteler les animaux, qui sert à remuer et à retourner la terre avant de semer. Charrue prima: la plus commune des charrues de Majorque et qui était utilisée pour tous les types de cultures; elle était également appelée charrue à oreilles. Elle se composait d'un seul soc et était attelée à un lit en bois. Brabant ou charrue à roues: charrue tirée par deux bêtes pour faire des sillons profonds. Elle avait deux pelles comme la charrue rotative et elle retournait davantage la terre. Ces charrues pesaient entre 90 et 120 kg et les lames étaient disposées en chevrons. Charrue à trois sillons ou socs : charrue composée de trois petits socs alignés, chacun passant dans un sillon. Elle servait à retourner la terre et à enlever les mauvaises herbes des cultures ; il était courant de l'utiliser après avoir semé avec le semoir. Charrue avec serfouette: charrue tirée par un cheval utilisée pour ouvrir les canaux d'irrigation en forme de U et pour les entretenir. Charrue à haricots: charrue à deux socs, utilisée pour préparer les sillons pour les semis de fèves. Charrue avec versoirs : charrue utilisée pour retourner le sol et l'oxygéner ; il y avait des versoirs fixes et des versoirs rotatifs.
Semoir: Machine qui servait à semer. La boîte à graines se trouve sur un axe qui relie deux roues d’où sortent des grilles qui servent à la fois de conduits  (canons) par lesquels les graines descendent. Au Pla, il était toutefois fréquent de semer à la volée, à la main.
Binette: Outil qui servait à briser les mottes et à remuer la terre lorsqu'elle avait été semée (lorsque la graine était petite) pour enlever les mauvaises herbes. Cet outil a des étoiles métalliques reliées à un axe central, dont les extrémités et la partie centrale étaient attachées à la bête qui tirait à l’aide de cordes.
Serpe: Outil constitué d'une lame en acier, courbée et tranchante, fixée au bout d’un manche. Elle servait à faucher les moissons, la luzerne, à couper l'herbe, etc.
Fauche: Outil qui servait à faucher le fourrage. Il est constitué d'une lame en acier, légèrement courbée, de quatre ou cinq empans de long, fixée au bout d'un long manche, que l'on prend à deux mains, de façon à ne pas avoir à s’incliner pour couper.
Chariot de battage: Rouleau en pierre en forme d'étoile monté sur un cadre en bois attelé à un animal et qui sert à battre les céréales sur l'aire de battage.
Fourche pour aire de battage: Outil constitué d'un bâton en bois avec trois pointes ou encore une pointe sur une extrémité. Celle à trois pointes était utilisée pour retourner et vanner la paille sur l'aire de battage. 
Van: Pelle utilisée sur l'aire de battage pour lancer les grains en l’air, afin que le vent sépare le grain de la paille qui le recouvre ou pour passer la paille ou le grain d'une pile à l'autre.
Hotte: Grand panier, plus ou moins profond, plus large en haut qu'en bas, fabriqué en osier ou avec des roseaux. Il était utilisé pour transporter des fruits ou des légumes à l'intérieur du chariot.

Mécanisation de l’agriculture

L’exploitation des petites exploitations agricoles au Pla de Sant Jordi a favorisé l'utilisation de la charrue et d'autres moyens encore plus manuels. Les paysans utilisaient toutefois des machines qui facilitaient les travaux agricoles.
Moissonneuse: Machine qui servait à couper l'herbe ou les moissons, tirée par une bête guidée par un homme. Elle est composée d'une plate-forme en bois plus ou moins triangulaire (barque), de roues à axe bas, dont l’une sert de siège. Elle possède deux bandes de dents mobiles à l'avant qui fauchent les moissons au fur et à mesure qu’elle avance et qui tombent dans la plate-forme. Le conducteur, à l'aide d'une fourche, arrange ce qui tombe. Une  moissonneuse coupait 4 à 5 hectares toutes les 10 heures et nécessitait quatre travailleurs supplémentaires pour lier les gerbes. Ces machines ont commencé à être utilisées vers 1870, mais sont devenues populaires dans les années 1930.
Batteuse: machine qui servait à battre les céréales. C'est peut-être l'une des machines les plus complexes utilisées dans les travaux agricoles. Elle est dotée de mécanismes qui remplissent les fonctions suivantes : entraîner les moissons vers le cylindre batteur, c'est-à-dire alimenter la machine ; séparer le grain de la tige ; séparer le grain de la paille; enlever les impuretés ; et empiler la paille au moyen du tire-paille. Elle était généralement tirée par un tracteur. Aux Baléares, en 1932, il y avait 54 batteuses contre 301 en 1955.
Tracteur: L'utilisation du tracteur était associée aux grandes exploitations agricoles et comme nous l’avons déjà indiqué, au Pla de Sant Jordi, il y avait plutôt de petites exploitations agricoles. Par conséquent, ce sont les animaux qui étaient utilisés pour réaliser la plupart des tâches agricoles tant pour traîner les charrues que les charrettes. Selon la mémoire orale, dans les années 50, au sein du Pla, il n'y avait pratiquement pas de tracteurs. Au fil du temps, ce véhicule à moteur est devenu monnaie courante pour tirer les outils, déplacer les autres machines agricoles et traîner des remorques. Les avantages du tracteur reposent sur le gain de temps et de travail, ainsi que sur le perfectionnement des tâches. Cela signifie également le remplacement de la traction animale par la mécanique, bien que la culture du fourrage soit restée au Plan en raison de l'industrie laitière et de l'élevage de chevaux. En 1932, il y avait 54 tracteurs aux Baléares.
L’Horta de Llevant, qui comprend l’Horta Baixa et le Pla de Sant Jordi, était une zone de culture intensive, où les petites exploitations agricoles étaient majoritaires. En effet, il était fréquent de trouver des parcelles d’1,5 ha, surtout celles réservées à l'irrigation. 
Avant l'assèchement, une partie du Pla était couverte de pins, de broussailles, de zones marécageuses et de terres en friche, dont la plupart appartenaient à quelques propriétaires qui consacraient ces terres au bétail. Mais le travail réalisé par Bouvij a conduit à la fois à la partition des domaines et à la récupération et à la mise en valeur des terres pour la culture. Par conséquent, de petites parcelles ont été cédées à des agriculteurs pour les récompenser de leur dur labeur. Cette situation a entraîné une augmentation de la présence humaine dans la région qui, selon Grimalt et Rodríguez, a entraîné le développement de nouvelles agglomérations, la plupart dans des endroits surélevés (pour fuir le paludisme): Sant Jordi, s’Aranjassa, sa Casa Blanca... où vivaient la plupart des ouvrier journaliers.
Il était courant de diviser les parcelles en rectangles, le moulin d'extraction d'eau occupant le centre du domaine. La séparation entre les parcelles était rarement indiquée et les murs étaient construits pour délimiter les chemins, tel que le dénommé Camí de Muntanya, héritage de la route transhumante.
En pratique, il y avait deux types de régimes d'exploitation : a) le métayage, où le métayer passe un contrat avec le propriétaire et où ils se partagent le capital d'exploitation : outils, bétail, semis, engrais, etc. ainsi que les bénéfices réalisés; b) le contrat de bail, dans lequel le locataire-exploitant verse au propriétaire une redevance mensuelle, trimestrielle ou annuelle, sans autre obligation que de rendre l'exploitation dans le même état que celui dans lequel il l'a trouvée; c) les travailleurs salariés ; certains propriétaires exploitent l'exploitation avec des travailleurs salariés, et il est courant qu'un contremaître dirige les travaux au nom du propriétaire. 
Le jour de la Saint Miquel, le 29 septembre, marquait l'année agricole et il était habituel de rendre compte du travail effectué et de toutes les récoltes de l'été. Certains agriculteurs changeaient d’exploitation en passant de nouveaux contrats, des environs de Sant Jordi, ils se rendaient à l’Hort de Baix à côté du Coll d’en Rabassa ou bien ils choisissaient l’Hort del Ca. Dans les années 50, il y avait encore quelques domaines comme Son Oliver ou Xorrigo, et beaucoup d'agriculteurs dépendaient d'un propriétaire, ou d'un domaine ou de paysans qui avaient accumulé des terres et qui les louaient.
Dans les années 1940, la Cooperativa Agropecuaria (Coopérative agropastorale) de Son Sunyer est créée, chargée d'acheter, de vendre et de distribuer les produits agricoles sur les marchés de Pere Garau et Oliva.
Au début des années 50, la coopérative agricole de Sant Jordi est fondée. Son siège se trouvait dans la rue Neira et l'entrepôt au Camí de Sant Jordi. Elle commercialisait les légumes et vendait des graines, des engrais et des produits phytosanitaires. Cette coopérative était composée d'une centaine de membres. 
L’agriculteur vivait dans des maisons construites en grès avec des poutres en bois soutenant les planchers et les toits. Les poutres étaient recouvertes de roseaux et le toit était couvert de tuiles arabes. La maison de l’agriculteur du Pla contient à la fois l'habitat des personnes et l'abri des animaux, ainsi que le stockage des récoltes et des outils. La maison ordinaire, sans aucune prétention, se composait d'un seul bloc couvert d'un toit à pignon, avec un rez-de-chaussée avec hall d'entrée, chambres et cuisine avec la cheminée typique, tandis que l'étage supérieur était réservé au stockage. Il y avait parfois des dépendances qui regroupaient les étables, les poulaillers ou les récoltes. Un porche protégeait les habitants de la chaleur et de la pluie, et servait d’abri pour la charrette. Il était fréquent de trouver une citerne pour recueillir l'eau pour l'usage domestique, ainsi que le moulin d'extraction et le bassin réservés à l'irrigation des champs.
Comme le décrit Antoni Mulet, les maisons avaient un mobilier pratique : une malle, des chaises, une table et un banc ; aux murs étaient accrochées des images de paysages ou de natures mortes, des cartes jaunies. Les chambres étaient simples.
Catalogue des moulins d'extraction d'eau élaboré par le Conseil de Majorque (2004). Ces engins sont protégés par le PGOU de la Mairie de Palma.

Utilisation et fonction
Précisions d'emploi et fonction
Participants/ exécutants (interprètes)
Production de légumes

Hommes et femmes de tous âges, célibataires ou mariés, enfants ... Les hommes effectuaient des travaux plus pénibles comme le labour et le fauchage, tandis que les femmes creusaient, semaient et récoltaient.

Sauvegarde

Transmission
Viabilité / risques
Évaluation de l'individu / groupe / communauté
Généralement de pères en fils.

La plupart des personnes interrogées considèrent que l'avenir de l'agriculture au Pla de Sant Jordi est incertain.

Mesures de sauvegarde prises par le groupe / la communauté
Protection juridico-administrative / reconnaissance patrimoniale
Autres mesures de sauvegarde / promotion / diffusion
De nos jours, certains horticulteurs locaux se consacrent à l'agriculture biologique et les jardins urbains sont encouragés.
Les terrains agricoles du Pla de Sant Jordi sont situés dans les zones ANEI, AIA intensive et SRG (PTM Mallorca).

Ressources documentaires

La Huerta de Levante en Palma de Mallorca
Noticia del establecimiento de la comisión que en virtud de Real Orden está encargada de llevar á efecto el desagüe, disecación y cultivo del Prat de San Jordi sito en el término de esta ciudad
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, Economia.
 
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, el Prat.
El Prat de Sant Jordi y su desecación. Separata del Boletín de la Cámara Oficial de Comercio, industria y Navegación de Palma de Mallorca, núm. 622.
Musa : Revista del Museu d'Història de Manacor : El patrimoni etnològic del Museu d'Història de Manacor. L'àmbit rural i domèstic. Catàleg del fons del Molí d'en Fraret
 
Noticia del establecimiento de la comisión que en virtud de Real Orden está encargada de llevar á efecto el desagüe, disecación y cultivo del Prat de San Jordi sito en el término de esta ciudad.
De Re Agricola : Llibre de l'art del conró de Fontanet ; L'Orta de Ciutat ; Damián Reixach.
Eines tradicionals del camp de Mallorca
 
El Islam en las Islas Baleares. Mallorca musulmana según la Remembrança... de Nunyo Sanç y el Repartiment... de Mallorca.
El Paludismo y las murallas de Palma
Habitatges tradicionals : característiques arquitectòniques, tipològiques i constructives dels habitatges en sòl rústic a Mallorca
 
Les Illes Balears. Mallorca, el sud i sud-est
La importancia económica de Paul Bouvij.
Notes històriques sobre la propietat de la terra a Sant Jordi al segle XIX.
 
Els oficis de Sant Jordi
La població dins l'espai del Pla de Sant Jordi (Mallorca)

Information technique

Date de réalisation
Actualisations de la fiche
Enquêteurs
30/12/2020

David Albert Vázquez

Personne en charge de la validation
Personne rédactrice de la fiche
Aina R. Serrano Espases
David Albert Vázquez

Interprétation [éthique]

Signification symbolique
Signification socio-économique

L'avenir du Pla de Sant Jordi, en ce qui concerne l'horticulture, passe par la création d'un parc agricole, qui permettrait de conserver le paysage tout en produisant. Mais ce projet dépend autant des institutions insulaires que de l'État et des institutions européennes. Il est nécessaire de défendre le paysage et de trouver un équilibre entre le tourisme, l'industrie dérivée de l'agriculture et les nouvelles technologies. Le thème des jardins écologiques a également été utilisé ; les jardins urbains, où les personnes âgées et les retraités propriétaires du terrain louent des parcelles de terrain pour ce type d'exploitation autosuffisante.