Vacher/ ère.

Identification

Nom propre de l'élément
Vacher/ ère.
Autres dénominations
Éleveur
Type d'élément
Élevage, Laitière
Groupe et/ou communauté

Langue d'expression / variant dialectale
Catalan/ majorquin
Code
IPCIM-1-003
Brève description
Le vacher, ou bouvier, était un travailleur des champs, qui s'occupait des vaches, de leur insémination et assistait à la naissance des veaux. Il s’occupait également de les nourrir et de les traire.

Emplacement

Emplacement
Mallorca, Palma, Pla de Sant Jordi
Description de l'emplacement / espace
Avant l'assèchement du Prat, vers le milieu du XIXe siècle, l'utilisation des terres pour l'élevage était assez courante. Avec le temps et la spécialisation de l'élevage laitier, le Pla de Sant Jordi a non seulement réuni de nombreux élevages de vache, mais deux importantes usines ont également été construites dans ce secteur pour traiter, transformer et embouteiller le lait destiné à la vente: ILMA (Industria Lechera de Mallorca) et AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina). L'industrie laitière a également encouragé la culture massive de la luzerne, principal fourrage pour nourrir les animaux.
Cette culture a non seulement permis de différencier les zones d'élevage des zones horticoles du Pla, mais a également contribué à définir la qualité de l'eau à un endroit ou à un autre, puisque la salinisation nuit principalement à des plantations spécifiques, mais favorise paradoxalement la culture de la luzerne (du fait de sa résistance). C'est aussi une culture beaucoup plus avantageuse sur le plan économique.
Géoréférencement

Datation

Date de réalisation
Toute l’année.
Périodicité
Annuelle
Description de la date de réalisation / périodicité
Avant l'assèchement du Prat, vers le milieu du XIXe siècle, l'utilisation des terres pour l'élevage était assez courante. Avec le temps et la spécialisation de l'élevage laitier, le Pla de Sant Jordi a non seulement réuni de nombreux élevages de vache, mais deux importantes usines ont également été construites dans ce secteur pour traiter, transformer et embouteiller le lait destiné à la vente: ILMA (Industria Lechera de Mallorca) et AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina). L'industrie laitière a également encouragé la culture massive de la luzerne, principal fourrage pour nourrir les animaux.
Cette culture a non seulement permis de différencier les zones d'élevage des zones horticoles du Pla, mais a également contribué à définir la qualité de l'eau à un endroit ou à un autre, puisque la salinisation nuit principalement à des plantations spécifiques, mais favorise paradoxalement la culture de la luzerne (du fait de sa résistance). C'est aussi une culture beaucoup plus avantageuse sur le plan économique.

Description

Description générale
Habituellement, le vacher trayait les vaches deux fois par jour, le matin vers sept heures et l'après-midi vers quatre heures. Pour ce travail, le vacher se lavait les mains et les ongles à l'eau chaude. Il devait avoir un horaire fixe et les animaux devaient garder une distance similaire entre eux. Il n'était pas conseillé de traire la vache une seule fois et encore moins conseillé de ne pas le faire du tout. En effet, la vache une fois traite, produit à nouveau du lait et, en revanche, si le pis est plein, elle cesse d’en produire. C'est pourquoi une des fonctions essentielles du vacher est de traire les animaux jusqu'à trois fois par jour si nécessaire, c’est à dire, toutes les huit heures. De plus, la traite était exécutée jusqu’à ce que la vache n’ait plus du tout de lait dans ses pis. Le vacher laissait la vache se reposer un moment après la traite, puis retournait vérifier qu’il ne restait plus de lait. Il n'était pas conseillé de recueillir les premiers jets de lait. 
Les femmes adultes de la famille pouvaient également participer à ce travail. Une vache produit environ 10 litres de lait par jour, bien que les races étrangères, comme la vache frisonne, originaire des Pays-Bas, puisse produire 20 litres par jour ou plus.
La production de lait varie selon les circonstances de l'animal et, après le vêlage, la sécrétion de lait atteint son maximum; à partir du deuxième mois, avec une alimentation adéquate, il est possible de prolonger la lactation jusqu'au sixième ou septième mois de la nouvelle gestation, ce qui donne à l'animal un repos de deux ou trois mois, qui sont généralement les mois précédant le vêlage, lorsque la vache cesse de produire du lait.
En outre, lorsqu'un veau naissait, le vacher l'éloignait de sa mère. Ceci afin de traire la vache un maximum et de ne pas limiter la production de lait aux besoins du veau nouveau-né. Une quantité de lait était gardée pour le veau nouveau-né.
Les recommandations pour que le bétail atteigne sa production de lait optimale (but intrinsèque de l'élevage) étaient de bien le nourrir, de le protéger des changements brusques de température (ni trop froid ni trop chaud) ...
La mécanisation de la traite implique l'utilisation d'un dispositif qui est accroché à l’animal pour relier les gobelets aux pis, facilitant ainsi la traite et la possibilité de traire plusieurs animaux en même temps.
Les bovins étaient également utilisés à l'origine pour les travaux agricoles ou comme bêtes de somme ou de trait, tirant les charrettes dénommées “parell”. Avec le temps, les bœufs ont cédé la place aux chevaux et aux mulets. Il faut dire que la production massive de lait a entraîné le remplacement des ovins par des vaches pour produire du lait et de la viande.
La symbiose entre l'agriculture et l'élevage était évidente, une relation qui existait entre les cultures de pâturage et le fumier produit par le bétail. L’agriculteur du Pla était très soucieux d'utiliser le fumier obtenu à partir de ses animaux. Par ailleurs, la spécialisation de l'élevage laitier, accompagné des équidés, a entraîné l'extension des cultures fourragères, dont la luzerne était la plus importante au Pla de Sant Jordi. En effet, il s’agit d’une culture qui s’adapte à tous les types de sol et d'eau, et qui est devenue pratiquement exclusive du Pla à mesure que la salinité de l'eau d'irrigation augmentait.
Selon les spécialistes, cette salinité a délimité les zones avec une préférence pour le bétail des zones strictement horticoles. Les vaches se nourrissaient également de sorgho, de choux, de betteraves, de vesce, de paille... sans oublier les figues de Barbarie ou les épis de maïs. Il y avait aussi la “pallada”, cette paille qui était mélangée à du son et de la farine d'orge ou de blé.
Les personnes interrogées donnent souvent leur avis sur l'élevage des animaux à abattre à l'abattoir (nous savons qu’un seul veau était gardé afin de l’engraisser- en règle générale la femelle d'une vache qui produit beaucoup de lait - et les autres étaient vendus, plus ils étaient jeunes et plus ils étaient prisés). Le paysan lui-même emmenait l'animal dans une charrette à l'abattoir, même s'il y avait un intermédiaire, le dénommé “entrador”, qui centralisait les achats et avait le droit exclusif de faire entrer les animaux à l'abattoir.
En ce qui concerne les élevages de vache, il était habituel de les trouver en annexe de la maison de l’agriculteur, à côté des porcheries et des poulaillers. Dans les étables, il était courant d'utiliser des algues, qui contenaient de l'iode et contribuaient à prévenir les maladies.
Dans une étude sur la municipalisation du lait, publiée par le conseil municipal de Palma en 1918, il est fait allusion à l'état déplorable des élevages de vache de la commune : "la grande majorité des élevages de vache de cette commune présentent de tels défauts, que, dans beaucoup d'entre elles, les notions les plus rudimentaires d'hygiène sont méconnues: elles ressemblent davantage à des porcheries qu'à des laiteries ; les trayeurs en général ne connaissent pas l’hygiène et ne se lavent pas les mains, qui sont souvent en contact avec des matières infectées (...)Dans de nombreuses étables, les toiles d'araignée immondes et les excréments du bétail avec leur odeur nauséabonde constituent des causes qui sont inévitablement à l’origine de la contamination du lait à la source».

Histoire et transformations de l'élément
Les sources parlent de l'élevage du bétail au Pla de Sant Jordi avant l'assèchement du Prat au milieu du XIXe siècle.
À cette époque, il était courant de voir des groupes de dix ou douze vaches paître dans les champs. C'est-à-dire que les vaches étaient laissées en liberté contrôlée dans des endroits où il y avait beaucoup d'herbe, puis elles ruminaient dans l'étable. Elles se nourrissaient également des restes du potager et de la dénommée “pallada”: de la paille mélangée à du son et de la farine d'orge ou de blé.
Le pelage de la vache majorquine était rouge, elle était de taille moyenne et avait des cornes très épaisses. Le rendement laitier était pratiquement inexistant et elle était très réticente à la traite. Seule leur viande était utilisée.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des vaches ont été introduites en provenance de l'île de Minorque, et peu après, des races issues de Suisse, de Hollande et de Bretagne ont été introduites. Cela a permis d’améliorer le bétail et surtout la production laitière, stimulée par l'industrialisation du lait, qui au début du XXe siècle était considéré comme un médicament. A cette époque, l'objectif était d'améliorer le lait destiné à la consommation directe. 
Selon la taille de l'exploitation, le nombre moyen de vaches par parcelle oscillait entre quatre et quinze têtes.
À partir de 1925, la forte demande de lait et de viande a entraîné une augmentation des installations laitières et fromagères qui absorbaient toute la production.
L'augmentation de la consommation de viande et de lait s'est consolidée dans les années 1950, et s'est accompagnée de l'offre d'aliments pour animaux, de l'augmentation du nombre d'animaux, ainsi que de leur rentabilité. 
Rosselló Verger souligne que ces années ont vu le début de l'élevage dit scientifique, avec l'accent mis sur les races et leurs croisements, l'introduction des aliments composés et la lutte contre les maladies.
L'expansion de l'industrie laitière au Pla de Sant Jordi a conduit à la création, vers 1940, d’ILMA (Industria Lechera Mallorquina) à Coll d’en Rabassa (en rapport avec l'entreprise Nestlé) qui collectait tout le lait de l'île de Majorque.
Le trust formé par l'industrie laitière a constitué un obstacle pour les intérêts des  éleveurs, qui créent alors la coopérative laitière Son Sunyer (située dans la rue Foners de Palma) en 1930. Elle connaît des débuts prometteurs mais elle tombe rapidement sous le monopole des prix établis par les industries laitières de la région.
Les données fournies par Rosselló Verger, correspondant à l'année 1958, parlent de 52 000 litres par jour par l'ILMA, alors que la consommation à Palma atteignait alors 25 000 litres par jour (en 1918, elle n'était que de 8 000 litres) et il en était de même pour la Part Forana.
En 1958, l'AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina) est créée. Elle réunit les propriétaires des usines et la Coopérative représentant les éleveurs de Majorque.
Les politiques de l'UE des années 1980 visaient à réduire la production de lait, ce qui a entraîné une diminution considérable des exploitations laitières, marquée par des quotas de production et la suppression des subventions. En 1990, l'AGAMA a été mise en liquidation judiciaire.
L'étude démographique du Grimalt montre clairement qu'en 1930, les agriculteurs et les éleveurs représentaient 89,17 % de la population active, alors qu'en 1980, ils ne représentaient plus que 26,58%. Cela démontre la profonde transformation et le coup de grâce subi avec les politiques de l'UE en matière de réduction des exploitations laitières et de la production de lait, qui a également entraîné l'abandon progressif des cultures.
De plus, les experts considèrent d'autres facteurs qui ont influencé l'élevage laitier du Pla et de Majorque en général, comme le faible prix du lait payé par l'industrie laitière, la salinisation des eaux du Pla (par rapport aux animaux), les coûts engendrés par l’insularité pour nourrir le bétail, le faible prix payé pour les veaux, ainsi que la pression de l'économie basée sur le tourisme et la construction à des endroits qui étaient réservés aux activités agropastorales.

À tout cela, en ce début de XXIe siècle, il faut ajouter la nécessité de procéder à la mise en conformité des sites d'élevage avec la réglementation environnementale de l'Union européenne, comme c'est le cas pour l'élimination du fumier et des purines, mesure visant à assurer la compatibilité des activités d'élevage avec la préservation de l'environnement. Cette situation ne semble pas offrir de rentabilité par rapport aux lourds investissements qui doivent être réalisés pour adapter les exploitations. Avec des éleveurs pratiquement à la retraite et un panorama décourageant du secteur, l'intervention de l'administration publique est devenue indispensable, bien que la réduction et l'abandon des exploitations d'élevage remettent en cause ce type d'aides au Pla de Sant Jordi.
En ce qui concerne la production laitière, la société Damm a acquis AGAMA en 2017.
Matière première
Lait
Processus et préparatifs
1. Nourrir la vache, de préférence avec de la luzerne.
2. Maintien de l'hygiène des étables et des animaux.
3. Traire la vache.
4. Stocker le lait dans le “rafraîchisseur”.
5. Collecte du lait par les producteurs laitiers ou par le camion-citerne de l'usine.
6. Transformation du lait pour la consommation.
7. Vente du lait.

Objectif de l'activité / procès / technique
Lait, Fromage
Distribution / consommation
Le lait, jusqu'à la fin du XIXe siècle, était réservé à la consommation des nourrissons, des malades et des convalescents, et dans ce cas, le lait de chèvre était préférable. Il n'était pas habituel de le consommer directement et la quasi-totalité servait à fabriquer du fromage et du beurre.
Quant à la distribution du lait, les témoignages oraux évoquent les laitiers avec une charrette ou un camion-citerne qui récupéraient le lait déposé par le vacher, à heures convenues, dans des jarres, des cruches à lait ou des bidons au bord des routes. Il était également courant d'utiliser des constructions simples, comme les cabanes, constituées d’une seule pièce avec un quai, communément appelées “rafraîchisseurs”, dans lesquelles les vachers déposaient le lait pour le conserver au froid (des machines qui fonctionnaient à l'électricité faisaient tourner le lait pour qu’il reste frais et éviter qu’il ne devienne aigre ou qu’il ne caille). Là, il était collecté et transporté vers les usines ou les laiteries à l'aide de camions-citernes, où il était homogénéisé, pasteurisé et mis en bouteille pour la vente.
Dans un rapport rédigé par le conseil municipal de Palma en 1918, la qualité du transport du lait dans la municipalité est mise en doute : «Le transport du lait dans cette ville est effectué d'une manière tellement abominable qu'il est courant de voir la façon dont il est transporté dans les mêmes chariots que ceux utilisés pour les ordures et dans des récipients mal fermés, souvent lavés avec de l'eau pestilentielle. Certains éleveurs déposent les cruches pleines de lait à côté du mur de la ferme, parfois loin de la maison, exposées aux vilenies d'un scélérat ou aux bêtises d'un dément, entraînant de sérieux risques pour le consommateur». Ensuite, la commission technique, qui a signé le document, a conseillé les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de transport, en facilitant le contrôlé du lait livré et destiné à la vente.
En 1958, un fermier recevait environ trois pesetas par litre de lait, qui était vendu au public pour presque le double du prix, un fait qui met en évidence l'aubaine pour l'industrie laitière, qui était chargée du travail peu compliqué qui consistait à extraire la graisse et la cr
Métier / connaissances techniques
Connaissance de l'éthologie ou du comportement des bovins. Hygiène et évaluation des races en matière de reproduction. Connaissance de l'élevage pour conduire le bétail aux champs et en prendre soin pendant le pâturage.
Outils, infrastructures et objets employés et/ou accessoires
Bidon de lait: récipient en terre cuite ou en fer-blanc, semblable à un pot avec long goulot et un couvercle, utilisé pour conserver et transporter le lait.
Baquet: récipient en bois, avec de grands anneaux en fer ou en laiton, plus large à la base que sur la partie supérieure, utilisé pour transporter le lait fraîchement trait.
Machine à traire: appareil qui est fixé à l'animal pour connecter les gobelets au pis de la vache.
Mesureur: récipient utilisé pour mesurer le lait qui a été trait.
Bidon: récipient métallique profond utilisé pour stocker le lait. 
“Rafraîchisseur”: cabane composée d’une seule pièce avec une machine électrique chargée de brasser le lait stocké pour éviter qu’il ne devienne aigre.

Formes d'organisation sociale / organisations formelles ou informelles
Les éleveurs du Pla ont formé la coopérative Son Sunyer, en 1930, pour défendre leurs intérêts contre les abus flagrants de l'industrie laitière. Au fil des ans, ils ont rejoint les producteurs dans le projet AGAMA, fondé en 1958.
Patrimoine lié (patrimoine naturel / biens meubles / biens immeubles / biens immatériels associés)

Utilisation et fonction
Production de lait, Élaboration de fromage
Précisions d'emploi et fonction

Participants/ exécutants (interprètes)

Sauvegarde

Transmission

Viabilité / risques

Évaluation de l'individu / groupe / communauté
La plupart des personnes interrogées voient un avenir incertain du point de vue agricole au Pla de Sant Jordi. Ils sont assez pessimistes quant au travail du vacher et de l'industrie laitière, étant donné les circonstances des trente dernières années.
Mesures de sauvegarde prises par le groupe / la communauté

Protection juridico-administrative / reconnaissance patrimoniale
Les élevages de vaches du Pla de Sant Jordi sont situés dans les zones ANEI, AIA intensive et SRG (PTM Mallorca).
Autres mesures de sauvegarde / promotion / diffusion

Ressources documentaires

La Huerta de Levante en Palma de Mallorca
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, Economia.
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, el Prat.
De Re Agricola : Llibre de l'art del conró de Fontanet ; L'Orta de Ciutat ; Damián Reixach.
Habitatges tradicionals : característiques arquitectòniques, tipològiques i constructives dels habitatges en sòl rústic a Mallorca
Les Illes Balears. Mallorca, el sud i sud-est

Information technique

Date de réalisation
10/1/2021
Actualisations de la fiche

Enquêteurs
David Albert Vázquez
Personne en charge de la validation
Aina R. Serrano Espases
Personne rédactrice de la fiche
David Albert Vázquez

Interprétation [éthique]

Signification symbolique

Signification socio-économique
Actuellement, il n'y a que des vaches laitières dans la région de es Molinar et une étable à Pil·larí.

Vacher/ ère.

Identification

Nom propre de l'élément
Autres dénominations
Type d'élément
Vacher/ ère.
Éleveur
Élevage, Laitière

Groupe et/ou communauté
Langue d'expression / variant dialectale
Code

Catalan/ majorquin
IPCIM-1-003

Brève description
Le vacher, ou bouvier, était un travailleur des champs, qui s'occupait des vaches, de leur insémination et assistait à la naissance des veaux. Il s’occupait également de les nourrir et de les traire.

Emplacement

Emplacement
Description de l'emplacement / espace
Géoréférencement
Mallorca, Palma, Pla de Sant Jordi
Avant l'assèchement du Prat, vers le milieu du XIXe siècle, l'utilisation des terres pour l'élevage était assez courante. Avec le temps et la spécialisation de l'élevage laitier, le Pla de Sant Jordi a non seulement réuni de nombreux élevages de vache, mais deux importantes usines ont également été construites dans ce secteur pour traiter, transformer et embouteiller le lait destiné à la vente: ILMA (Industria Lechera de Mallorca) et AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina). L'industrie laitière a également encouragé la culture massive de la luzerne, principal fourrage pour nourrir les animaux.
Cette culture a non seulement permis de différencier les zones d'élevage des zones horticoles du Pla, mais a également contribué à définir la qualité de l'eau à un endroit ou à un autre, puisque la salinisation nuit principalement à des plantations spécifiques, mais favorise paradoxalement la culture de la luzerne (du fait de sa résistance). C'est aussi une culture beaucoup plus avantageuse sur le plan économique.

Datation

Date de réalisation
Périodicité
Description de la date de réalisation / périodicité
Toute l’année.
Annuelle
Avant l'assèchement du Prat, vers le milieu du XIXe siècle, l'utilisation des terres pour l'élevage était assez courante. Avec le temps et la spécialisation de l'élevage laitier, le Pla de Sant Jordi a non seulement réuni de nombreux élevages de vache, mais deux importantes usines ont également été construites dans ce secteur pour traiter, transformer et embouteiller le lait destiné à la vente: ILMA (Industria Lechera de Mallorca) et AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina). L'industrie laitière a également encouragé la culture massive de la luzerne, principal fourrage pour nourrir les animaux.
Cette culture a non seulement permis de différencier les zones d'élevage des zones horticoles du Pla, mais a également contribué à définir la qualité de l'eau à un endroit ou à un autre, puisque la salinisation nuit principalement à des plantations spécifiques, mais favorise paradoxalement la culture de la luzerne (du fait de sa résistance). C'est aussi une culture beaucoup plus avantageuse sur le plan économique.

Description

Description générale
Habituellement, le vacher trayait les vaches deux fois par jour, le matin vers sept heures et l'après-midi vers quatre heures. Pour ce travail, le vacher se lavait les mains et les ongles à l'eau chaude. Il devait avoir un horaire fixe et les animaux devaient garder une distance similaire entre eux. Il n'était pas conseillé de traire la vache une seule fois et encore moins conseillé de ne pas le faire du tout. En effet, la vache une fois traite, produit à nouveau du lait et, en revanche, si le pis est plein, elle cesse d’en produire. C'est pourquoi une des fonctions essentielles du vacher est de traire les animaux jusqu'à trois fois par jour si nécessaire, c’est à dire, toutes les huit heures. De plus, la traite était exécutée jusqu’à ce que la vache n’ait plus du tout de lait dans ses pis. Le vacher laissait la vache se reposer un moment après la traite, puis retournait vérifier qu’il ne restait plus de lait. Il n'était pas conseillé de recueillir les premiers jets de lait. 
Les femmes adultes de la famille pouvaient également participer à ce travail. Une vache produit environ 10 litres de lait par jour, bien que les races étrangères, comme la vache frisonne, originaire des Pays-Bas, puisse produire 20 litres par jour ou plus.
La production de lait varie selon les circonstances de l'animal et, après le vêlage, la sécrétion de lait atteint son maximum; à partir du deuxième mois, avec une alimentation adéquate, il est possible de prolonger la lactation jusqu'au sixième ou septième mois de la nouvelle gestation, ce qui donne à l'animal un repos de deux ou trois mois, qui sont généralement les mois précédant le vêlage, lorsque la vache cesse de produire du lait.
En outre, lorsqu'un veau naissait, le vacher l'éloignait de sa mère. Ceci afin de traire la vache un maximum et de ne pas limiter la production de lait aux besoins du veau nouveau-né. Une quantité de lait était gardée pour le veau nouveau-né.
Les recommandations pour que le bétail atteigne sa production de lait optimale (but intrinsèque de l'élevage) étaient de bien le nourrir, de le protéger des changements brusques de température (ni trop froid ni trop chaud) ...
La mécanisation de la traite implique l'utilisation d'un dispositif qui est accroché à l’animal pour relier les gobelets aux pis, facilitant ainsi la traite et la possibilité de traire plusieurs animaux en même temps.
Les bovins étaient également utilisés à l'origine pour les travaux agricoles ou comme bêtes de somme ou de trait, tirant les charrettes dénommées “parell”. Avec le temps, les bœufs ont cédé la place aux chevaux et aux mulets. Il faut dire que la production massive de lait a entraîné le remplacement des ovins par des vaches pour produire du lait et de la viande.
La symbiose entre l'agriculture et l'élevage était évidente, une relation qui existait entre les cultures de pâturage et le fumier produit par le bétail. L’agriculteur du Pla était très soucieux d'utiliser le fumier obtenu à partir de ses animaux. Par ailleurs, la spécialisation de l'élevage laitier, accompagné des équidés, a entraîné l'extension des cultures fourragères, dont la luzerne était la plus importante au Pla de Sant Jordi. En effet, il s’agit d’une culture qui s’adapte à tous les types de sol et d'eau, et qui est devenue pratiquement exclusive du Pla à mesure que la salinité de l'eau d'irrigation augmentait.
Selon les spécialistes, cette salinité a délimité les zones avec une préférence pour le bétail des zones strictement horticoles. Les vaches se nourrissaient également de sorgho, de choux, de betteraves, de vesce, de paille... sans oublier les figues de Barbarie ou les épis de maïs. Il y avait aussi la “pallada”, cette paille qui était mélangée à du son et de la farine d'orge ou de blé.
Les personnes interrogées donnent souvent leur avis sur l'élevage des animaux à abattre à l'abattoir (nous savons qu’un seul veau était gardé afin de l’engraisser- en règle générale la femelle d'une vache qui produit beaucoup de lait - et les autres étaient vendus, plus ils étaient jeunes et plus ils étaient prisés). Le paysan lui-même emmenait l'animal dans une charrette à l'abattoir, même s'il y avait un intermédiaire, le dénommé “entrador”, qui centralisait les achats et avait le droit exclusif de faire entrer les animaux à l'abattoir.
En ce qui concerne les élevages de vache, il était habituel de les trouver en annexe de la maison de l’agriculteur, à côté des porcheries et des poulaillers. Dans les étables, il était courant d'utiliser des algues, qui contenaient de l'iode et contribuaient à prévenir les maladies.
Dans une étude sur la municipalisation du lait, publiée par le conseil municipal de Palma en 1918, il est fait allusion à l'état déplorable des élevages de vache de la commune : "la grande majorité des élevages de vache de cette commune présentent de tels défauts, que, dans beaucoup d'entre elles, les notions les plus rudimentaires d'hygiène sont méconnues: elles ressemblent davantage à des porcheries qu'à des laiteries ; les trayeurs en général ne connaissent pas l’hygiène et ne se lavent pas les mains, qui sont souvent en contact avec des matières infectées (...)Dans de nombreuses étables, les toiles d'araignée immondes et les excréments du bétail avec leur odeur nauséabonde constituent des causes qui sont inévitablement à l’origine de la contamination du lait à la source».


Histoire et transformations de l'élément
Matière première
Processus et préparatifs
Les sources parlent de l'élevage du bétail au Pla de Sant Jordi avant l'assèchement du Prat au milieu du XIXe siècle.
À cette époque, il était courant de voir des groupes de dix ou douze vaches paître dans les champs. C'est-à-dire que les vaches étaient laissées en liberté contrôlée dans des endroits où il y avait beaucoup d'herbe, puis elles ruminaient dans l'étable. Elles se nourrissaient également des restes du potager et de la dénommée “pallada”: de la paille mélangée à du son et de la farine d'orge ou de blé.
Le pelage de la vache majorquine était rouge, elle était de taille moyenne et avait des cornes très épaisses. Le rendement laitier était pratiquement inexistant et elle était très réticente à la traite. Seule leur viande était utilisée.
À la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, des vaches ont été introduites en provenance de l'île de Minorque, et peu après, des races issues de Suisse, de Hollande et de Bretagne ont été introduites. Cela a permis d’améliorer le bétail et surtout la production laitière, stimulée par l'industrialisation du lait, qui au début du XXe siècle était considéré comme un médicament. A cette époque, l'objectif était d'améliorer le lait destiné à la consommation directe. 
Selon la taille de l'exploitation, le nombre moyen de vaches par parcelle oscillait entre quatre et quinze têtes.
À partir de 1925, la forte demande de lait et de viande a entraîné une augmentation des installations laitières et fromagères qui absorbaient toute la production.
L'augmentation de la consommation de viande et de lait s'est consolidée dans les années 1950, et s'est accompagnée de l'offre d'aliments pour animaux, de l'augmentation du nombre d'animaux, ainsi que de leur rentabilité. 
Rosselló Verger souligne que ces années ont vu le début de l'élevage dit scientifique, avec l'accent mis sur les races et leurs croisements, l'introduction des aliments composés et la lutte contre les maladies.
L'expansion de l'industrie laitière au Pla de Sant Jordi a conduit à la création, vers 1940, d’ILMA (Industria Lechera Mallorquina) à Coll d’en Rabassa (en rapport avec l'entreprise Nestlé) qui collectait tout le lait de l'île de Majorque.
Le trust formé par l'industrie laitière a constitué un obstacle pour les intérêts des  éleveurs, qui créent alors la coopérative laitière Son Sunyer (située dans la rue Foners de Palma) en 1930. Elle connaît des débuts prometteurs mais elle tombe rapidement sous le monopole des prix établis par les industries laitières de la région.
Les données fournies par Rosselló Verger, correspondant à l'année 1958, parlent de 52 000 litres par jour par l'ILMA, alors que la consommation à Palma atteignait alors 25 000 litres par jour (en 1918, elle n'était que de 8 000 litres) et il en était de même pour la Part Forana.
En 1958, l'AGAMA (Asociación General Agraria Mallorquina) est créée. Elle réunit les propriétaires des usines et la Coopérative représentant les éleveurs de Majorque.
Les politiques de l'UE des années 1980 visaient à réduire la production de lait, ce qui a entraîné une diminution considérable des exploitations laitières, marquée par des quotas de production et la suppression des subventions. En 1990, l'AGAMA a été mise en liquidation judiciaire.
L'étude démographique du Grimalt montre clairement qu'en 1930, les agriculteurs et les éleveurs représentaient 89,17 % de la population active, alors qu'en 1980, ils ne représentaient plus que 26,58%. Cela démontre la profonde transformation et le coup de grâce subi avec les politiques de l'UE en matière de réduction des exploitations laitières et de la production de lait, qui a également entraîné l'abandon progressif des cultures.
De plus, les experts considèrent d'autres facteurs qui ont influencé l'élevage laitier du Pla et de Majorque en général, comme le faible prix du lait payé par l'industrie laitière, la salinisation des eaux du Pla (par rapport aux animaux), les coûts engendrés par l’insularité pour nourrir le bétail, le faible prix payé pour les veaux, ainsi que la pression de l'économie basée sur le tourisme et la construction à des endroits qui étaient réservés aux activités agropastorales.

À tout cela, en ce début de XXIe siècle, il faut ajouter la nécessité de procéder à la mise en conformité des sites d'élevage avec la réglementation environnementale de l'Union européenne, comme c'est le cas pour l'élimination du fumier et des purines, mesure visant à assurer la compatibilité des activités d'élevage avec la préservation de l'environnement. Cette situation ne semble pas offrir de rentabilité par rapport aux lourds investissements qui doivent être réalisés pour adapter les exploitations. Avec des éleveurs pratiquement à la retraite et un panorama décourageant du secteur, l'intervention de l'administration publique est devenue indispensable, bien que la réduction et l'abandon des exploitations d'élevage remettent en cause ce type d'aides au Pla de Sant Jordi.
En ce qui concerne la production laitière, la société Damm a acquis AGAMA en 2017.
Lait
1. Nourrir la vache, de préférence avec de la luzerne.
2. Maintien de l'hygiène des étables et des animaux.
3. Traire la vache.
4. Stocker le lait dans le “rafraîchisseur”.
5. Collecte du lait par les producteurs laitiers ou par le camion-citerne de l'usine.
6. Transformation du lait pour la consommation.
7. Vente du lait.


Objectif de l'activité / procès / technique
Distribution / consommation
Métier / connaissances techniques
Lait, Fromage
Le lait, jusqu'à la fin du XIXe siècle, était réservé à la consommation des nourrissons, des malades et des convalescents, et dans ce cas, le lait de chèvre était préférable. Il n'était pas habituel de le consommer directement et la quasi-totalité servait à fabriquer du fromage et du beurre.
Quant à la distribution du lait, les témoignages oraux évoquent les laitiers avec une charrette ou un camion-citerne qui récupéraient le lait déposé par le vacher, à heures convenues, dans des jarres, des cruches à lait ou des bidons au bord des routes. Il était également courant d'utiliser des constructions simples, comme les cabanes, constituées d’une seule pièce avec un quai, communément appelées “rafraîchisseurs”, dans lesquelles les vachers déposaient le lait pour le conserver au froid (des machines qui fonctionnaient à l'électricité faisaient tourner le lait pour qu’il reste frais et éviter qu’il ne devienne aigre ou qu’il ne caille). Là, il était collecté et transporté vers les usines ou les laiteries à l'aide de camions-citernes, où il était homogénéisé, pasteurisé et mis en bouteille pour la vente.
Dans un rapport rédigé par le conseil municipal de Palma en 1918, la qualité du transport du lait dans la municipalité est mise en doute : «Le transport du lait dans cette ville est effectué d'une manière tellement abominable qu'il est courant de voir la façon dont il est transporté dans les mêmes chariots que ceux utilisés pour les ordures et dans des récipients mal fermés, souvent lavés avec de l'eau pestilentielle. Certains éleveurs déposent les cruches pleines de lait à côté du mur de la ferme, parfois loin de la maison, exposées aux vilenies d'un scélérat ou aux bêtises d'un dément, entraînant de sérieux risques pour le consommateur». Ensuite, la commission technique, qui a signé le document, a conseillé les mesures nécessaires pour améliorer les conditions de transport, en facilitant le contrôlé du lait livré et destiné à la vente.
En 1958, un fermier recevait environ trois pesetas par litre de lait, qui était vendu au public pour presque le double du prix, un fait qui met en évidence l'aubaine pour l'industrie laitière, qui était chargée du travail peu compliqué qui consistait à extraire la graisse et la cr
Connaissance de l'éthologie ou du comportement des bovins. Hygiène et évaluation des races en matière de reproduction. Connaissance de l'élevage pour conduire le bétail aux champs et en prendre soin pendant le pâturage.

Outils, infrastructures et objets employés et/ou accessoires
Formes d'organisation sociale / organisations formelles ou informelles
Patrimoine lié (patrimoine naturel / biens meubles / biens immeubles / biens immatériels associés)
Bidon de lait: récipient en terre cuite ou en fer-blanc, semblable à un pot avec long goulot et un couvercle, utilisé pour conserver et transporter le lait.
Baquet: récipient en bois, avec de grands anneaux en fer ou en laiton, plus large à la base que sur la partie supérieure, utilisé pour transporter le lait fraîchement trait.
Machine à traire: appareil qui est fixé à l'animal pour connecter les gobelets au pis de la vache.
Mesureur: récipient utilisé pour mesurer le lait qui a été trait.
Bidon: récipient métallique profond utilisé pour stocker le lait. 
“Rafraîchisseur”: cabane composée d’une seule pièce avec une machine électrique chargée de brasser le lait stocké pour éviter qu’il ne devienne aigre.

Les éleveurs du Pla ont formé la coopérative Son Sunyer, en 1930, pour défendre leurs intérêts contre les abus flagrants de l'industrie laitière. Au fil des ans, ils ont rejoint les producteurs dans le projet AGAMA, fondé en 1958.


Utilisation et fonction
Précisions d'emploi et fonction
Participants/ exécutants (interprètes)
Production de lait, Élaboration de fromage


Sauvegarde

Transmission
Viabilité / risques
Évaluation de l'individu / groupe / communauté


La plupart des personnes interrogées voient un avenir incertain du point de vue agricole au Pla de Sant Jordi. Ils sont assez pessimistes quant au travail du vacher et de l'industrie laitière, étant donné les circonstances des trente dernières années.

Mesures de sauvegarde prises par le groupe / la communauté
Protection juridico-administrative / reconnaissance patrimoniale
Autres mesures de sauvegarde / promotion / diffusion

Les élevages de vaches du Pla de Sant Jordi sont situés dans les zones ANEI, AIA intensive et SRG (PTM Mallorca).

Ressources documentaires

La Huerta de Levante en Palma de Mallorca
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, Economia.
Pla de Sant Jordi: història d'un poble. Capítol, el Prat.
 
De Re Agricola : Llibre de l'art del conró de Fontanet ; L'Orta de Ciutat ; Damián Reixach.
Habitatges tradicionals : característiques arquitectòniques, tipològiques i constructives dels habitatges en sòl rústic a Mallorca
Les Illes Balears. Mallorca, el sud i sud-est

Information technique

Date de réalisation
Actualisations de la fiche
Enquêteurs
10/1/2021

David Albert Vázquez

Personne en charge de la validation
Personne rédactrice de la fiche
Aina R. Serrano Espases
David Albert Vázquez

Interprétation [éthique]

Signification symbolique
Signification socio-économique

Actuellement, il n'y a que des vaches laitières dans la région de es Molinar et une étable à Pil·larí.